Croix-Rousse : des traboules de la soie au street-art et l’ESS

La Croix-Rousse, un esprit, un site unique en Europe, une histoire sociale et solidaire,  un bouillonnement de street-art. Sur ses pentes et sur son plateau, les vues coupent le souffle.

Un taboulé de traboules tavelées de street-art, un quartier rebelle laboratoire d’économie sociale et solidaire, un patchwork de vues sensationnelles. Découvrons la Croix-Rousse.

HistoireTraboulesStreet-Art —  Blog — ParcoursVisite guidée

La vue depuis l'esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice
La vue depuis l’esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice

Sur ses pentes et sur son plateau, les vues coupent le souffle quand, au détour d’une rue, au fond d’une volée de plusieurs centaines de marches, surgit le Rhône ou la Saône. Sur les places en terre battue serrée sous les arbres, on joue à la pétanque ou au mölkky avec une bière brassée dans le Pilat, le Bugey ou en Ardèche à portée de main. 

Affiche des années de lutte contre la destruction de l’habitat traditionnel et la construction de résidences sur les pentes
 

L’histoire de Croix-Rousse, labo de l’ESS

(ESS : économie sociale et solidaire)

Deux inconnus symbolisent l’esprit Croix-Roussien. Michel-Marie Derrion et Joseph Reynier, créateurs en 1835 du « Commerce véridique et social », première épicerie solidaire de l’histoire ouvrière, au 95, montée de la Grande-Côte, la rue historique qui escalade le flanc de la colline qui travaille, selon la formule célèbre de Michelet. Les révoltes ouvrières de 1831 et 1834 ont fait des centaines de morts, Louis-Philippe a envoyé 20.000 soldats, les canuts, nom des milliers d’ouvriers de la soie qui travaillaient et vivaient là au 19ième siècle, demandaient un salaire garanti.

Statue hommage à Michel-Marie Derrion et Joseph Reynier, jardin des plantes

L’idée de Derrion et Reynier était de fournir des produits alimentaires de qualité et moins coûteux à cette population tout en instaurant un partage des bénéfices entre les coopérateurs. Une petite révolution qui revient aujourd’hui sous forme d’AMAP, de SCOP et d’ESS, l’économie sociale et solidaire. Presqu’en face du 95 et de sa plaque commémorative, au 126, est installé le bar d’Alternatiba, l’association citoyenne contre le dérèglement climatique. C’est que le quartier conserve, malgré la gentrification, un gros capital sympathie auprès de ceux qui s’obstinent à rêver d’une autre société.

Après 1968, ils se sont installés dans le quartier, ont créé des coopératives, des lieux artistiques, des ONG. Puis des squats dans les années 90. Des cabinets d’architectes peuplent les rez-de-chaussée, des ateliers d’artisans et d’artistes, des petits théâtres, des librairies indépendantes, et le street-art abonde sur les murs, Ememem enchâsse les trottoirs de mosaïques multicolores, Habitat & Humanisme rénove la célèbre Cour des Voraces. L’abbé Pierre est né sur cette colline. Voici pour le côté rebelle, reste le côté belle.

 

Les traboules des pentes de Croix-Rousse

Monter les pentes par les traboules, romantisme, jeu de piste et architecture

Parcours des traboules de Croix-Rousse

 

Toutes en escaliers, si différentes des traboules du Vieux-Lyon, les traboules des pentes de Croix-Rousse passionneront les enfants par les raccourcis qu’elles offrent à travers les pentes ; les ados pour leurs murs grêlés de graffitis ; les passionnés de l’histoire du textile pour ce qu’elles raconte ; ceux d’architecture pour leurs façades abruptes ; les amoureux pour leur romantisme ; tout le monde pour cette impression d’être dans un monde à part, qui n’existe nulle part ailleurs, sauf peut-être à Lisbonne.

Le parcours libre des traboules de Croix-Rousse que nous vous proposons passe par les plus belles places du quartier et les meilleurs points de vue sur la ville.

Visite guidée « Les traboules de la soie »

Votre guide Mégane dans la traboule des Voraces, qui a été un des points de départ de la révolution de 1848
Visite guidée de la traboule des Voraces

Les guides conférenciers Lyon Visite vous proposent leur visite guidée les traboules de la soie.

 

Le street-art à Croix-Rousse

Un concentré changeant de graffitis

LineStreet (rosace) et un deuxième artiste à créditer (ourson au centre), bas du passage Thiaffait, le 17 août 2019
LineStreet (rosace) et deuxième artiste à créditer (ourson au centre), bas du passage Thiaffait — Photo : 17 août 2019

S’il y a du street-art dans Lyon, dans le 7ième, à Villeurbanne, le Vieux Lyon, sur les piliers et les murs des voies rapides, c’est ici, sur les pentes et le début du plateau de Croix-Rousse que la création de graffitis est la plus importante et la plus vive.

Nous vous proposons un parcours du street-art sur les pentes de Croix-Rousse mis à jour fréquemment.

Notre page Instagram Lyon Visite est alimentée de nos découvertes presque chaque semaine.

Visites guidées Street-Art

Œuvre de Don Matteo et Keza, Halles de la Martinière, photographie du 8 février 2019
Œuvre de Don Matteo et Keza, Halles de la Martinière, photographie du 8 février 2019

Mieux encore, pour découvrir la jeune histoire du street-art, pour  ne rien rater des dernières créations, des nouveaux street-artistes, Alexandre et Pierre, les guides conférenciers de Lyon Visite spécialisés en street-art vous propose leurs visites guidées street-art.

 

Blog

Visite guidée de Croix-Rousse et de ses traboules

Vous traboulerez à travers l’histoire de la soie et des canuts dans ce quartier si caractéristique de Lyon et aux vues extraordinaires sur Rhône et Saône, semé d’œuvres de street-art.

Croix-Rousse superpose sur ses pentes semées de traboules et d’escaliers les périodes gallo-romaines, de la fabrication de la soie et des révoltes des canuts et enfin de l’explosion de l’art mural urbain. Son dédale de rues, de passages et de places accrochées à la colline offre des dizaines de points de vue à couper le souffle sur Lyon, les Alpes, le Rhône et la Saône. C’est une visite passionnante à travers traboules mêlant histoire, développement économique, laboratoire social et expressions artistiques underground.

Pierre, Alexandre ou l’un des autres guides Lyon Visite vous feront découvrir les principales traboules dont celle des Voraces, l’histoire de la soie, des canuts, des premiers martyrs chrétiens et vous donneront une introduction au street-art.

Avec Ambre qui sera votre contact pour organiser votre visite vous pourrez mettre l’accent sur un thème ou un autre.

Nous proposons aussi des visites guidées spécifiquement street-art.

Réservez votre visite guidée de CROIX-ROUSSE : demandez-nous un devis ou des informations supplémentaires ici

  • Nous l'utilisons pour préparer la visite avec vous ou pour les rendez-vous de départ de visite.

Votre visite « Croix-Rousse » plus en détails

Soie et canuts

L’histoire de la fabrication de la soie et des ouvriers canuts est visible à travers les traboules et l’architecture caractéristique de leurs ateliers où étaient installés les hauts métiers à tisser. Mais aussi dans le renouveau du textile par de jeunes créateurs passage Thiaffait.

Les traboules

La visite emprunte de nombreuses traboules dont celle des Voraces, particulièrement remarquable dans la cour du même nom, à la façade à couper le souffle par sa massivité, le spectacle qu’elle offre et la prouesse de construction qu’elle représente.

Le street-art et les murs peints

Le street-art est partout, tagué, grafé, collé ou bombé au pochoir sur chaque espace libre comme peint spectaculairement sur de grands murs aveugles en impressionnantes fresques murales trompe-l’œil. Le mur des Canuts et le mur des Lyonnais célèbres en sont les exemples les plus marquants.

Votre visite en pratique

Alexandre devant le gros caillou de Croix-Rousse anime une visite

Le point de départ de la visite est fixé avec vous en fonction de votre organisation et de vos contraintes.

Il en est de même pour la durée qui est a priori de deux heures.

Elle peut être donnée en en français, anglais, allemand, italien ou espagnol.

Vos guides sont tous guides professionnels possédant un diplôme universitaire de guide-conférencier.

Ils disposent d’une assurance responsabilité civile.

Pour notre équipe, voir la page Qui sommes-nous ?

 

 

Parcours Croix-Rousse et Pentes par les traboules de la soie

Traboules signifie « passer à travers ». Les pentes de Croix-Rousse sont tissées de ces passages. Leur réseau a été utilisé par les canuts durant les révoltes ouvrières du 19e siècle et par les résistants en 39-45. Ici il y avait aussi le sanctuaire romain où a été suppliciée Blandine. Ici aussi, on a les plus belles vues sur Saône et Rhône. Beaucoup de raisons de parcourir ces traboules…..

Croix-Rousse où les places sont de village,
où les ruelles galopent l’amble,
où les coffee-shops serpentent en pente,
Croix-Rousse kaléidoscope de vues sur les fleuves
et sur l’autre colline à genoux,
soie et révoltes ouvrières écrites dans sa pierre,

graffitis cabotins, écolos, niques aux algorithmes,
Croix-Rousse gargarisée, parisianisée, gentrifiée,
mais Croix-Rousse citronnée.

Vue sur le Rhône et Part-Dieu depuis Croix-Rousse
Vue sur le Rhône et Part-Dieu depuis Croix-Rousse

Nota : Après 11 années, ce parcours est enfin complet ! Merci à vous d’avoir attendu. Il intègre maintenant Gros caillou, place Bellevue, traboules des Voraces, Imbert Colomès, galeries rue Burdeau, passage Thiaffait, traboule des Capucins.

Parcours de visite de Croix-Rousse

Durée : 2 à 3 heures

Difficulté : importante (nombreux escaliers)

Départ : Place des Terreaux

Variante : faire uniquement la descente en partant de la station de métro Croix-Rousse

 

Place des Terreaux

C’est non loin d’ici qu’était le confluent du Rhône et de la Saône à l’époque romaine. Cet endroit s’appelait alors Condate, le confluent. La ville de Lyon était alors sur la colline de l’autre côté de la Saône. Puis, après les invasions barbares, en bas sur sa rive droite, c’est le Vieux Lyon d’aujourd’hui. Les fossés des fortifications du 13e siècle bouchés de terre plus tard ont donné leur nom au quartier.

Fontaine Bartholdi

Commandée par Bordeaux au sculpteur de la statue de la Liberté, elle a « atterri » à Lyon, à l’extrémité de la place des Terreaux, face à l’Hôtel de Ville. Elle a été déplacée au milieu de la place lors de son aménagement sous Michel Noir. Elle répond à la petite fontaine dans la cour du Musée des Beaux Arts.

Fontaine Bartholdi - Place des Terreaux
Fontaine Bartholdi – Place des Terreaux

Hôtel de Ville

L’Hôtel de Ville où… non non ne s’est pas marié Henri IV le 17 décembre 1600 avec Marie de Médicis (contrairement à notre première version, merci Lamborot de nous l’avoir signalé) puisqu’ils se sont mariés à la Cathédrale Saint Jean et que la construction de cet Hôtel de Ville a commencé 46 ans plus tard.

Cloître du Musée des Beaux-Arts

Le cloître du musée des Beaux-Arts recèle un merveilleux jardin émaillé de statues. On y accède par un portail au milieu de la place. On mettra à la terrasse de la cafeteria pour profiter de la paix de cette cour arborée en plein centre de Lyon.

Passage Sainte-Marie des Terreaux

Prendre la rue Sainte-Marie des Terreaux (à côté de la pharmacie). On longe des kebabs très nombreux dans ce quartier et on traverse la rue Sainte-Catherine, rue des bars de nuit. Monter les escaliers jusqu’à une petite place. Ce sont vos premiers escaliers au flanc des pentes, il y en aura d’autres jusqu’au plateau. Ces escaliers entre des immeubles sont typiques des traboules des pentes. Prendre à droite après le magasin de bières sans entrer sur la place.

Nota : hélas, le portail de cette traboule est de plus en plus souvent clos. Vous pouvez accéder dans l’autre sens, depuis le 6 rue des Capucins.

Traboule vers le 6 rue des Capucins

On entre par cette courte traboule dans une cour, une des rares sur les pentes qui ait fait l’objet d’un aménagement qui la fait ressembler à une cour italienne avec ses arbustes. A certaines heures, il y a une lumière d’une douceur magnifique dans cette cour. Sortir par la sortie opposée. On est 6 rue des Capucins. Prendre à gauche.

Aller tout droit jusqu’aux feux, traverser et continuer par la rue Sergent Blandan jusqu’à la place Sathonay.

Place Sathonay

Cette place est une des plus belles de Lyon. Vivante toute l’année, plus encore l’été, elle s’échappe vers le haut par un escalier qui mène au jardin des plantes et l’amphithéâtre des Trois Gaules. Au centre de la place, une statue du sergent Blandan, qui s’est fait tué en Algérie durant la conquête coloniale, mais bravement (voir sur son piédestal la phrase qu’il prononça à ses collègues).

La mairie du 1er arrondissement est au fond de la place. Sur sa façade, une œuvre street-art au pochoir de l’artiste lyonnais Don Matteo, hommage au chanteur du projet musical Slow Joe and the Ginger Accident.

Le chanteur Slow Joe par Don Mateo, mairie du 1er, place Sathonay, photographie du 27 août 2018
Le chanteur Slow Joe par Don Mateo, mairie du 1er, place Sathonay, photographie du 27 août 2018

La bâtiment de la mairie du 1er était le local où l’on chouchoutait les plants avant de les transplanter dans le jardin des plantes, avant que celui-ci ne fut déménagé au Parc de la Tête d’Or, après deux tempêtes successives qui l’avaient dévasté. 

Un des deux lions de la place Sathonay (les canards sont en plus)
Un des deux lions de la place Sathonay (les canards sont en plus)

De part et d’autre de l’escalier, admirer deux remarquables lions, fondus au Creusot, d’où jaillit un élégant filet d’eau. Avec un peu de chance en été, si vous vous installez à la terrasse du café à côté, vous verrez à un moment ou un autre une personne s’arrêter pour se rafraîchir à l’un de ses filets d’eau.

En parlant de rafraîchissement, il y a sur cette place un excellent glacier.

On vous déconseille par contre, sauf en cas d’urgence absolue, les WC publics situés dans la partie droite de l’escalier.

Fréquentes expositions photos dans la salle de la mairie au milieu de l’escalier, à gauche.

Montée de la Grande Côte

Traboule du 7 rue Termes à la montée de la Grande Côte

On quitte la place Sathonay par une manoeuvre délicate. Prendre la rue Poivre au-dessus du commissariat. Aller jusqu’aux escaliers au fond de la rue, monter jusqu’à la rue Terne. Là, traverser la rue en faisant hyper attention, ou au besoin en redescendant emprunter le passage clouté vers les feux. Aller jusqu’au 7 de la rue Terme. Appuyer sur le bouton portier, ça doit s’ouvrir, poussez, vous voilà dans votre première vraie traboule.

La montée de la Grande Côte

Cette montée très vivante qui a été entièrement refaite ces dernières années est devenue une merveille, surtout dès que le soleil anime les façades colorées dans des tas d’ocres différents. Nombre de petites boutiques d’arts, d’artisanat, librairies alternatives, bars cosys, se sont installés ici. Pas de doute, on est sur les pentes.

Un laboratoire de l’ESS

Redescendez de quelques mètres jusqu’au 95. Vous êtes en face de la première initiative de coopérative ouvrière de France. Basée sur les idées de Fourier, son but était de pallier aux conditions de vies extrêmement difficiles des familles d’ouvriers, notamment les canuts, en proposant des denrées à prix coûtants. Cette coopérative a eu une grande importance à l’époque. Une plaque en façade rappelle le nom de ses créateurs. Elle s’appelait « Le commerce véridique et social ».

C’est aussi l’occasion d’évoquer la vie du quartier au 19e siècle qui concentrait une grande partie des canuts de Lyon. Des milliers d’ouvriers travaillaient au domicile de maîtres canuts qui avaient installés à leur domicile quelques métiers à tisser, les bistanclaques (onomatopée du bruit qu’ils faisaient). Ces domiciles étaient très haut de plafond pour permettre d’y construire les métiers à tisser. Ils sont devenus des appartements que l’on appelle « canuts », souvent complétés d’une mezzanine, grâce à la hauteur de plafond. Les maisons plus riches se signalent par des fenêtres à meneaux.

Montez tout doucettement la montée de la Grande Côte en vous régalant des courbes féminines dessinées par les alignements de façades colorées. S’il fait soleil, c’est merveille.

Amphithéâtre des Trois-Gaules

A l’arrivée rue Burdeau, vous tournez à gauche pour redescendre quelques dizaines de mètres puis remonter jusqu’à l’amphithéâtre des Trois Gaules qui, à lui tout seul, mériterait de longues explications. Vous trouverez sur le web des explications sur l’amphithéâtre lui-même, le complexe politico-religieux auquel il appartenait, le sanctuaire des Trois-Gaules, et à l’histoire (sauvage) de Blandine qui fut massacrée ici pour ses croyances.

Ce site devrait dans les années qui viennent évoluer avec la démolition de l’ex École des Beaux-Arts (le bâtiment hideux au-dessus). Il y avait été prévu une trouée verte dans le prolongement du Jardin des Plantes (c’est ici qu’étaient au 19e les plantes qui sont maintenant dans les serres du Parc de la Tête d’Or, elles y furent déménagées suite à deux tempêtes qui avaient tout ravagé). Le projet a été abandonné au profit d’une résidence de luxe qui fait l’objet de recours pour le contrer.

Or donc, dans cet amphithéâtre se réunissaient chaque 1er août les représentants des 60 nations des Trois Gaules. Elles présentaient leurs doléances qui étaient transmises à Rome et Rome y manifestait son autorité, surtout à travers le culte religieux qui lui était rendu. Il y avait des fêtes, des joutes de poésie, des sacrifices. En particulier, en 177, celui de Blandine et de ses amis chrétiens. Le bourreau l’égorge, son corps et celui de ses compagnons sont brûlés et leurs cendres jetées dans le Rhône. 

Remontez maintenant l’escalier qui est sur le flanc droit de l’amphi. En dessous de vous, vous avez le tunnel routier qui monte à la Croix-Rousse, sur l’emplacement d’une des deux ficelles qui desservaient la colline. Vous longez une école maternelle et primaire. Quel plaisir d’apprendre ici !

Jardin et esplanade de la Grande-Côte

Vous débouchez rue des Tables Claudiennes et vous prenez à droite jusqu’à la montée de la Grande-côte dont vous reprenez l’ascension à travers le jardin de la Grande-Côte. Référence à l’histoire de la soie, il a été planté de muriers, lesquels servaient à élever les vers à soie.

La vue depuis l'esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice
La vue depuis l’esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice

Après un escalier ardu à travers le jardin des pentes, vous arrivez à l’un des plus beaux points de vue de Lyon. Cette esplanade à l’intersection de la rue des Pierres Plantées, de la rue Jean-Baptiste Say et de la rue du Bon Pasteur n’a pas de nom.

Les arbres qui ont beaucoup grandi cachent désormais une partie du panorama. Vous aurez une bien meilleure vue depuis le milieu de la rue des Pierres Plantées. En face de vous, la Saône, Fourvière, le Vieux Lyon.

La terrasse du café-restaurant du Montana est un pur bonheur pour un arrêt café ou tajines et couscous.

Plateau de Croix-Rousse, fruits de mer et murs peints

Variante de ce parcours : on peut commencer la visite ici, en montant à métro.

En haut de la rue des Pierres Plantées, on est face au centre névralgiques de la Croix-Rousse : la place, le boulevard, la station de métro… Tous trois portent le même nom.

Sur le boulevard, un gros marché chaque jour, avec des producteurs de l’ouest lyonnais, de la vallée du Rhône et de Bresse. Des institutions lyonnaises comme le café Jutard avec ses plateaux d’huîtres le dimanche matin, le Chantecler, le café de la Soierie, un Ninkasi, la Grande Droguerie Lyonnaise où l’on trouve de tout. Plus loin la mairie du 4e avec une plaque commémorant les révoltes ouvrières de 1831 et 1834.

Jacquard, métier à tisser et révoltes ouvrières de 1831 et 1834

La statue de Jacquard, inventeur du métier à tisser éponyme, est au milieu de la place de Croix-Rousse. Celui-ci utilisait des cartes perforées inventées par Vaucanson, comme l’orgue de Barbarie, qui seront utilisées plus tard comme mémoires de travail des premiers ordinateurs. Il y aura jusqu’à 30.000 de ces métiers dans Lyon et près de 100.000 dans les environs. Tout cela constituait la « Grande Fabrique ».

Un ouvrier (surnommé le « canut ») au lieu de plusieurs suffisait à manœuvrer ce métier, d’où les révoltes des Canuts et les premières manifestations de destruction de machines dans le pays, à l’image des ouvriers luddites en 1811 en Angleterre. Cette invention marque l’arrivée en France de la première révolution industrielle née de l’autre côté de la Manche.

Première révolte en 1831

Du 21 novembre au 3 décembre.

Côté armée : 30000 soldats, 100 morts et 263 blessés.

Côté canuts : ils sont 40000. 60 morts et 140 blessés. Ils prennent la ville le 23 novembre, sans suite.

Deuxième révolte en 1834

Du 9 au 15 avril.

Côté armée : 10000 soldats, 131 morts et 192 blessés

Côté canuts : 190 morts et 10 000 prisonniers (jugés l’année suivante à Paris dans un procès énorme)

Adolphe Thiers, alors ministre de l’intérieur, réprime la révolte dans le sang en faisant se retirer la troupe hors de la ville puis en la reprenant.

Place des Tapis

C’est le Vieux Port de Croix-Rousse, avec ses terrasses aux chaises pliantes, dont celle du très populaire Paddy’s Corner où la Guinness coule à flot en guise de Pastis. On peut y rencontrer Cyril, un génial créatif fou de photo à la chevelure de Persée, avec ses appareils photo origami et do it yourself, dont un sublissime Cabu, hommage au dessinateur.

Mur peint street-art

En face, le spectaculaire mur peint street-art sur 5 étages, renouvelé chaque année par l’association MUR69 qui en confie la réalisation à un artiste différent.

Statue le Chant des Canuts

À un coin, pieds dans l’eau, la deux fois émouvante statue œuvre des sculpteurs Georges Salendre, Da Fonseca et Hamelin. Une première, par la tendre posture de son couple enlacé, évoquant les couples d’ouvriers travaillant ensemble aux métiers à tisser. Une seconde pour son hommage au Chant des canuts, l’hymne de Croix-Rousse, composé en 1894 par Aristide Bruant.

Statue Le chant des Canuts, place des Tapis
Statue Le chant des Canuts, place des Tapis

Le printemps de Georges Salendre

À l’autre coin, une petite statue « Le Printemps » du même Georges Salendre, également auteur de « L’homme de pierre », place Bellecour.

Les cocons

Hommage à la soie et particulièrement à la sériculture, les gros objets de pierre en forme de cocons de ver à soie disséminés sur la place. Ils font le bonheur des enfants dont les parents sont attablés en face.

La crieuse de Croix-Rousse

Une fois par mois, dans sa tenue de gendarme, porte-voix à la main, la comédienne Valérie Niquet, montée sur une estrade, donne voix publiquement sur cette place au billets que « les gens », madame et monsieur tout le monde, lui déposent dans 7 8 boîtes aux lettres installées dans le quartier. 

Portrait de Valérie Niquet, crieuse publique

Mur peint des Canuts

Le plus connu et le plus spectaculaire mur peint de Lyon est à 300 mètres, au 36 Boulevard des Canuts. À ne pas rater.

Nous lui avons consacré toute une page du site : https://www.lyon-visite.info/mur-peint-canuts-croix-rousse/

San Antonio, alias Frédéric Dard

Adresses : 6 rue Calas et square Frédéric Dard

Revenant du mur peint des Canuts, on peut s’offrir un minuscule détour par le n°6 rue Calas, rendre salut à l’ami Frédéric Dard, qui crécha là de 44 à 49, on lui a même mis une plaque.

Plaque du square Frédéric Dard pendant la fête foraine de la Vogue des marrons
Plaque du square Frédéric Dard pendant la fête foraine de la Vogue des marrons

Puis rejoindre le Gros Caillou par le square qui porte son nom, en face de deux institutions du quartier, le Diable rouge, une cave à bières belges, et Le café de la crêche, un vrai café populo où, un lundi soir par mois, on chante le répertoire français avec l’attachante artiste Magali Berruet à l’accordéon.

Gros Caillou

Ce banal rocher est le Sacré Cœur de Croix-Rousse, son Notre-Dame de la Garde. Le quaternaire l’a oublié là, tel E.T. laissé seul sur Terre. À l’époque, les glaciers des Alpes arrivaient jusqu’ici. Il est en « quartzite triasique métamorphique », roche compacte et dure, et sert de piédestal aux gônes — les gamins dans le pâtois lyonnais — qui jouent dessus. Il a été découvert en 1862 lorsque l’on a construit le funiculaire de la Croix-Rousse.

Alexandre, guide conférencier Lyon Visite, devant le gros caillou de Croix-Rousse anime une visite

Place Bellevue

Deuxième point de vue remarquable de cette visite. Une vue plongeante sur le Rhône et ses eaux vert sombre, le Pont de Lattre au sortir du Tunnel de la Croix-Rousse qui est juste en-dessous, les berges aménagées où se pressent Vélo’v et rollers, les berges plus « sauvages » où l’on entend au printemps les grenouilles, tout le sixième arrondissement, plus loin Villeurbanne est ses  Gratte-Ciel bien visibles, à gauche le Parc de la Tête d’Or, son lac et son île.

On reste là un moment, étrangement saisi par cette vue surplombante peu courante.

Traboules des Voraces, Imbert-Colomès et Tables Claudiennes

Elles sont deux qui vont vous emmener de la place Colbert à la place Chardonnet. La traboule des Voraces et sa cour est un bi-jou-ab-so-lu, le point d’orgue de votre visite de Croix-Rousse.

Traboule et cour des Voraces

Accès : Cour des Voraces, 9 rue Diderot, en bas de la place Colbert — Ou 19 rue Imbert-Colomès

Escalier monumental de la Cour des Voraces
Escalier monumental de la Cour des Voraces

La cour date de 1840. Quand on arrive par la place Colbert, on prend en plein chou le formidable escalier de 6 étages et ses volées. La traboule plonge dans le ventre de l’immeuble, sinue à gauche, à droite, débouche 3 ou 4 niveaux plus bas au 19 rue Imbert-Colomès, ou bien au 14bis montée Saint-Sébastien. On a froid, on a chaud, ce sont des frissons de fraîcheur et d’émotion. Les êtres qui ont construit ça ne pouvaient pas être tout à fait mauvais.

Parlons d’eux, de ces Voraces. De ces ouvriers qui s’étaient donnés ce surnom, qui s’étaient regroupés secrètement, depuis 1791 la loi Le Chapelier leur interdisait. En 1848 et 1849, ils ont gagné leurs galons à jamais dans les révoltes républicaines. Leur organisation sera l’une des bases des futurs syndicats, coopératives, mutuelles.

On sort rue Imbert Colomès et, ni une ni deux, on s’engouffre dans la traboule en face, au n°20.

Traboule Imbert Colomès – Tables Claudiennes

Accès : 20 rue Imbert Colomès au 55 rue des Tables Claudiennes

On ressort au 55, rue des Tables Claudiennes. Cette succession de traboules depuis la place Colbert est, avec la Grande traboule du Vieux Lyon, des plus jolies qui soient, un passage dans le temps de la soie.

Les Tables Claudiennes

La rue des Tables Claudiennes ne tire pas son nom d’une chanson de Claude François, mais d’une table de bronze portant un discours de l’empereur romain Claude, né à Lugdunum, petit-fils d’Antoine et d’Octavie. Gribaud, un marchand de Lyon qui avait des vignes à cet endroit y découvrit cette table gravée en 1528. Dans ce discours furieusement important pour les locaux d’alors, les gallo-romains de Lugdunum, Claude leur donne le droit d’accéder aux fonctions publiques à Rome. Premier empereur né en dehors de Rome, donc en province, Claude était sensible au sort des provinciaux qu’étaient déjà — private joke pour les parisiens — les lyonnais.

Cafés-théâtres et cave de jazz

On se faufile le long de la fresque du théâtre Le nombril du monde, où Florence Foresti a débuté. Il voisine un autre bon lieu, Le théâtre des Clochards célestes. Place Chardonnet, on passe devant une cave de jazz envoûtante, La clef de voûte.

On descend l’escalier typique du quartier, à deux volées, à la façade très utilisée par les street-artistes.

Passage Thiaffait et escalier bleu

Galeries d’art rue Burdeau

Cette rue accueille une douzaine de galeries d’art contemporain, photo et peinture.

La galerie Le Réverbère (au 38) créée en 1981 par Jacques Damez et Catherine Dérioz est une des plus anciennes en France. Elle représente des photographes tels Bernard Plossu, Denis Roche, Alain Fleischer, William Klein, Xiao Zhang.

Au 19 rue Burdeau, un club de jazz historique, Bec de jazz, créé et animé par un autre personnage de Lyon, Tchangodei.

Au 17, un jardin contemporain fort réussi.

Passage Thiaffait

On emprunte l’un des deux escaliers, soit celui à l’aplomb de la rue Pouteau qu’une voiture a récemment embarqué, terminant sa course au fond, soit celui situé entre le 30 et le 32 de la rue Burdeau. Mieux, faites les deux si vous êtes amateur de street-art, ils sont en général très riches d’œuvres éphémères.

La quinzaine de boutiques-ateliers de ce passage constitue « Le village des créateurs ». Elles accueillent des créateurs de mode en phase de lancement de leurs produits. Un jeune stlyliste a ainsi repris les carnets de dessins de sa grand-mère, elle-même styliste, pour sa collection. La boutique au coin à la sortie vend l’ensemble des créations.

Prendre à gauche en sortant. Puis la rue Abbé Rozier.

Escalier bleu Passage Mermet

Accès : rue Leynaud, à droite de l’église Saint-Polycarpe

Ce passage Mermet était bien laid, jusqu’à ce qu’en mai 2019 les habitants du quartier peignent en bleu le nez des marches de cet escalier créé au 19ième siècle pour les besoins de la fabrique de la soie. Inévitable spot à selfies.

L'escalier bleu, passage Mermet
L’escalier bleu, passage Mermet

Street-art rue Abbé Rozier

L’angle avec la rue Donnée contient en permanence des œuvres de stret-art, notamment les vinyles découpés de Keza. Sur le mur en face, un « Droit dans le mur », il y en a quelques autres dans la ville.

Traboules des Capucins et de Thou

Traboule rue des Capucins

Accès : 22, rue des Capucins

Avant d’entrer dans la traboule, remarquer la chimère à tête de chien street-art au-dessus de la galerie d’art du 25. Une traboule très caractéristique en angle droit qui débouche au 5 rue Coustou par un escalier d’une quinzaine de marches.

On prend la rue Romarin à gauche et, au bout, la place Croix-Paquet, la rue qui descend à droite du jardin public, jusqu’à la rue de Thou.

Traboule de Thou et escalier carré

Traboule : 4 rue de Thou – 5 petite rue des Feuillants

Au 4, au centre de la traboule, un très bel escalier monumental et carré qui date du 17ième. Il est classé. Il appartenait au monastère des Feuillants.
Il arrive que la traboule ne soit pas accessible par le 4, faites le tour par la rue du Griffon ou la grande rue des Feuillants.

La traboule a 2 sorties, petite rue des Feuillants ou bien rue des Moirages, sortie que l’on vous recommande. Vous vous retrouvez dans une cour au pied d’un escalier qui vous mène place du Griffon, juste au-dessus de l’Opéra.

Visites guidées

Les guides conférenciers Lyon Visite vous guident toute l’année dans Croix-Rousse.

Visite guidée de Croix Rousse : Les traboules de la soie

Visite guidée street-art sur les pentes