Balade des magnolias

Une balade originale du théâtre des Célestins au Parc de la Tête d’Or : celle des magnolias, dès le mois de mars. Attention ! Vous avez quelques semaines pour la faire, le temps de la floraison des magnolias.

Magnolias en fleurs devant l’Hôtel de commerce, Lyon, mars 2024

La balade se fait à pied (une dizaine de kilomètres aller-retour) ou à Vélo’v. Elle vous permet de découvrir cinq magnifiques floraisons de magnolias Place des Célestins, Place Francisque Régaud devant les beaux cafés Perl et des Négociants, Place de la Bourse et Parc de la Tête d’Or en passant par les berges du Rhône. Bonus supplémentaire : sous le prétexte de regarder des fleurs, vous allez aussi profiter du printemps ! Vous savez, ce truc qui gonfle le cœur aussi fort chaque année !

1. Départ de la place Bellecour : on remonte au nord par la rue Emile Zola, une des rues dotée des magasins les plus chics de Lyon, contrairement à ce que nom laisse augurer. On prend la rue des Archers à gauche et l’on arrive sur…

2. La place des Célestins (photo du haut), la plus jolie place de Lyon, sans aucun doute, ordonnée autour du Théâtre des Célestins. Jolie pour son équilibre et son harmonieuse symétrie (car il est de moches symétries !). Jolie pour ses contrastes entre planches, pierres, eau et arbres. Attendrissante avec ses bancs où savent se retrouver des amoureux, des personnes en recherche de calme, des connaisseurs du lieu.

3. Au maximum de la floraison, l’air embaume. Si vous le pouvez, venez ici le matin, quand vos sens sont le plus sensibles et que les fleurs s’ouvrent.

4. Le spectacle est fort si vous êtes de la catégorie des personnes capables de s’émouvoir des beautés du monde. Restez-la un moment. Profitez-en. Asseyez-vous sur l’un des bancs. Si vous avez un livre de poésie, sortez-le, c’est le moment de lire quelques poèmes. Je vous recommande Norge par exemple.

5. Quand vous êtes repus de fleurs, d’odeurs, de toute cette beauté, reprenez la rue derrière vous puis la rue Emile Zola à gauche jusqu’à la place des Jacobins.

Sirène place des Jacobins - Lyon visite6. Place des Jacobins, profitez de votre passage pour découvrir un thème en harmonie avec le printemps : les très sensuelles sirènes ornant la monumentale fontaine centrale (on n’ose plus faire de telles choses !). Elles tiennent elles-mêmes dans leurs bras des poissons. Hum… on en mangerait !… avec du citron.

7. Continuez vers le nord par la rue de Brest (vous voyez la Croix-Rousse dans son prolongement) et au moment d’entrer dans cette rue à votre main gauche le pylône de la passerelle Saint-Jean.

8. Prenez à droite lorsque vous le croisez le Passage de l’Argue. Vous allez déboucher rue Président Herriot. Prenez à gauche pour la remonter jusqu’à la Place Francisque Régaud. Sur cette place largement équipée en tables, chaises et garçons de cafés grâce à deux cafés réputés de la Presqu’Île, le Café des Négociants (« Les Négos », disent les lyonnais) et le Café Perl vous découvrirez une autre belle floraison de magnolias.

9. Prenez à droite rue Grenette puis à gauche la Rue de la République, la grande rue commerçante de Lyon. Les lyonnais l’appellent « rue de la Ré ». Prenez à gauche et montez, montez. Vous allez arriver devant le palais de la Chambre de Commerce. Il est assez impressionnant, comme celui de Lille. Sa taille est en phase avec son importance. A votre droite, un bâtiment très moderne, tout en verre, le Monoprix récemment reconstruit.

La pavé rouge qui marque le lieu de l'assassinat de Sadi Carnot10.Continuez à monter vers le nord. Juste après avoir traversé la rue Grenette, vous allez remarquer avant l’arrêt de bus côté droit de la rue, un pavé rouge sur le sol parmi les pavés de couleur classiques.

11.Ce pavé rouge marque l’emplacement de l’assassinat de Marie-François Sadi Carnot, 5e président de la République Française, le 15 juin 1894, d’un coup de poignard par l’anarchiste italien Sante Caserio. Pour la
petite histoire, son corps a été porté dans un café un peu plus haut, café qui fit faillite par la suite car les lyonnais ne voulurent plus s’y rendre considérant que le lieu portait malheur. Aujourd’hui, c’est une banque.

12.Continuez, vous arrivez maintenant Place de la Bourse où vous découvrez la deuxième série de magnolias de la balade. Plus modestes que ceux des Célestins, ils égaient cette place assez resserrée sous l’imposante façade de la Chambre de Commerce.

13.Vous allez maintenant aller au fond de la place prendre la rue de la Bourse. remontez jusqu’au Passage Menestrier, un peu plus haut au Nord. Prenez-le. Vous débouchez face à la…

Magnolias au parc de la tête d'or - Lyon-visite.info14. Passerelle du Collège… qui est en fait face à un lycée, le lycée Ampère. Dans le prolongement de cette passerelle, face à vous, dans le 6e arrondissement, une église de style grec. Vous êtes au-dessus du Rhône. Traversez et descendez sur les berges par la rampe ou l’escalier près de la passerelle.

15.Continuez votre balade vers le nord (vous devez avoir le fleuve à main gauche) sur 2 kilomètres environ, jusqu’au bout de l’aménagement des berges. Là, vous avez une longue rampe qui remonte en sens contraire. Vous êtes face à l’entrée principale du…

Magnolias au parc de la tête d'or - Lyon-visite.info16. Parc de la Tête d’Or et à ses grilles monumentales. Le carrefour est complexe et peu sympathique à traverser.

17. En entrant dans le parc, prenez la piste qui part complètement à gauche, le long des grilles, par où arrive les joggeurs (pour une raison inconnue, 99% d’entre eux tournent ici dans le sens contraire des aiguilles d’une montre), vous allez donc les croiser durant votre balade.

18. Prenez votre temps, le parc est magnifique. Au bout de quelques centaines de mètres, après de magnifiques arbres d’une très grande hauteur, vous allez arriver dans votre troisième série de magnolias, dispersés eux, le long du chemin. Avec un peu de chances, des écureuils seront là pour vous faire cadeau de la présence bondillante.

19. Vous pouvez continuer et faire le tour du Parc. Si vous avez le temps, entrez dans les grandes serres. Si vous n’avez pas le temps, prenez-le. Elles valent vraiment le détour.

20. Et puis, posez-vous quelque part dans l’herbe. Profitez de la vie.

Magnolias devant l’Hôtel de Commerce, Lyon, 13 mars 2021 — photo GB Lyon visite

Magnolias au parc de la tête d'or - Lyon-visite.info

Balade à vélo’v – Bellecour, Berges du Rhône, Parc de la Tête d’Or

Du Vieux Lyon au Parc de la Tête d’Or en passant par les Berges du Rhône (magnifiquement réaménagées) et le plus célèbre des murs peints de Lyon : 15 km à Vélo’v !

Une quinzaine de kilomètres à vélo dans Lyon ça vous dit ? Le long du Rhône, dans le Parc de la Tête d’Or, vers les murs peints ? C’est parti… à bicyclette… comme chantait Yves Montand… qui n’était pas lyonnais et qui n’a pas tourné avec Bertrand Tavernier, Tavernier présent sur le mur peint des Lyonnais qui clôt cette balade.
On y va :

    1. La bête à deux roues: D’abord un lien officiel qui vous explique comment ça marche le vélo’v.
    2. Départ Place Saint-Jean : il y a là une belle station Vélo’v, bien achalandée.

    1. On prend la rue Adolphe Max, le pont Bonaparte. Au bout on tourne à droite : petit moment délicat où on est coincé entre la bordure du trottoir (haute) et le flot de la circulation parfois plus dense que le flot du fleuve en bas. On prend la rue Saint Exupéry à gauche (la première à gauche en fait).
    2. On arrive place Bellecour. Avant de la traverser, on découvre une statue très peu connue des Lyonnais…
    3. La statue de Saint Exupéry et du Petit Prince. Et pourquoi n’est-elle pas connue ? D’une part, elle est dans le coin le moins fréquenté de la place (sauf des habitants de St Georges). D’autre part, elle est dissimulée par les arbres. Enfin, elle est là seulement depuis 2000, centenaire de la naissance de St Ex à Lyon. Dommage car c’est une très très jolie statue, qui change du statuaire lyonnais, très 19e… Des citations extraites de l’oeuvre de St Ex rappellent l’universalité de cet homme qui croyait à la fraternité dans le travail, dans l’aventure humaine collective. Il faut avoir lu Courrier Sud, Vol de nuit, Terre des hommesLe Petit Prince. Des fleurs sont parfois déposées au pied du piedestal de la statue comme sur la photo ci-dessous par des aviateurs d’une escadrille de l’Est. Beau moment d’émotion.
    4. On traverse la place jusqu’à une autre statue, infiniment plus connue des lyonnais, puisqu’ils en ont fait leur lieu favori de rancart : la statue équestre de Louis XIV. Celle-ci a été démontée en 93 (1793 😉 ) pour faire des canons puis réédifiée en 1825, ainsi va va va l’histoire. Remarquez l’absence d’étriers… comme vous sur votre vélo’v… n’êtes-vous pas le roi sur votre monture rouge ? et vous madame une petite reine ?
    5. On repart pour prendre la piste cyclable de la rue de la Barre. Au passage on traverse un des rares carrefours de Lyon où l’on peut se croire à Paris. Il y a là presque tous les jours une belle foule qui se presse à l’entrée de « la rue de la Ré » – petit nom de la rue de la République – la grande rue commerçante de Lyon. On traverse les voies automobiles du quai (prudemment) et on s’engage sur le pont. Au bout du pont, on traverse et on est au-dessus des berges.



Agrandir le plan

  1. Un bel aménagement en gradins a été fait ici jusqu’au Rhône. De l’autre côte de la rue, la Fosse aux Ours puis la Guillotière et la rue de Marseille. Ce quartier a toujours été à Lyon un haut lieu d’immigration, très vivant, très populaire.
  2. On descend jusqu’au fleuve par une des rampes aménagées à l’extrémité des gradins. L’été, ils sont pleins et il y a foule sur toutes les berges, à pied, à vélo, sur roulettes, en poussette… Ces berges ont eu un succès populaire immédiat dès le premier jour de leur ouverture en 2007. On a oublié comment cela pouvait être avant (un parking à voitures).
  3. On va maintenant pédaler tranquillement en remontant vers les sources du Rhône et en profitant du fleuve, de l’animation de ces berges, des bateaux amarrés ici où se sont installés bars, restos et boîtes. Puis on va longer une zoen plus arborée, avec des péniches d’habitation, pui splus loin encore des berges « naturelles » ou un morceau de nature subsiste. Ici, on trouve des têtards au printemps.
  4. On va ainsi jusqu’au moment ou l’aménagement des berges se termine, juste avant un virage, au bout d’une belle piste pour les rollers. Ici, une rampe permet de remonter. On se trouve alors face à l’entrée principale du Parc de la Tête d’Or. Attention, la traversée de carrefour complexe est dangereuse. Faites attention aux bus à contresens et aux autombilistes sous pression.
  5. Vous voici donc dans le Parc de la Tête d’Or. Un crâne d’or y serait enterré paraît-il… C’est le plus grand parc urbain d’Europe, créé en 1857, la même année que Central Park. C’est surtout un lieu magique, étonnant, puissant, où l’on ressent le battement des saisons, le battement de la vie humaine, un certain caractère sacré aux endroits où les arbres sont les plus hauts. C’est aussi un lieu où l’on joggue, piquenique, amène les enfants, musarde, lit, joue au foot, etc.
  6. On fait le tour du parc par la grande boucle en profitant de la roseraie, du parc zoologique, du jardin botanique où l’on peut passer d’excellents moments de détente parmi les massifs de fleurs de toutes sortes (les pivoines seront le sujet d’un itinéraire, promis !).
  7. On ressort du parc par là où on est entré. On redescend sur les berges par la même rampe et on repart en sens contraire, vers la Camargue. Mais on s’arrête avant les flamants roses, à hauteur de la rampe entre le pont Morand et la passerelle du Collège (facile à reconnaître, c’est (pour l’instant) la seule passerelle sur le Rhône). On remonte par cette rampe et on traverse le Rhône par cette passerelle en faisant attention aux piétons et surtout, surtout au bout à l’extrémité de la passerelle qui débouche directement sur les trois voies de circulation montante du quai.
  8. On remonte jusqu’à l’Opéra, à hauteur du pont Morand, on traverse ici et on descend la place Louis Pradel. On admire l’Opéra au passage. Sa rénovation par Jean Nouvel a déchiré les lyonnais… Si l’extérieur est lumineux, l’intérieur est tout noir.
  9. On prend la rue du Puits Gaillot, on traverse la Place des Terreaux, la rue d’Algérie, la rue Tobatie Robatel puis la rue de la Martinière. Remarquer à ce dernier carrefour la façade du Lycée de la Martinière. On se dirige vers la Saône et on arrive devant la plus connue des fresques lyonnaises, encore appelée « murs peints ».

    Le mur des Lyonnais
    Le mur des Lyonnais
  10. Le mur peint des Lyonnais. On reprend ici mot pour mot la partie de notre itinéraire « Murs peints » consacré à ce mur où, sur 800 m², sont peintes 31 célébrités lyonnaises. On vous les a mis ici pour que vous n’ayez pas à faire l’aller-retour entre la plaque qui les liste et le trottoir opposé pour les contempler d’assez loin. Allez au bout de l’immeuble et vous découvrirez d’autres fresques, avec notamment le cinéaste de l’Horloger de Saint-Paul (le quartier en face, de l’autre côté de la Saône), Bertrand Tavernier.

    La liste des 31 lyonnais célèbres du mur
    La liste des 31 lyonnais célèbres du mur
  11. Petite curiosité au passage : l’espèce de halo, de brume très légère qui semble couvrir le mur. Elle est en fait intégrée dans la peinture ! Si si, observez bien, vous finirez par le comprendre.
  12. Regardez aussi les jeux d’ombres. Entre ombres peintes et ombres réelles si le soleil est de la partie.
  13. Si l’on se retourne, à l’opposé, à l’angle de la rue Pareille et de la rue de la Martinière, on a un mur peint beaucoup plus discret mais qui joue si bien du trompe l’oeil que l’on ne le découvrirait pas si à l’une de de ses fenêtre au premier étage il n’y avait un personnage anachronique. Regardez tout en haut, au dernier étage, le chat à la fenêtre. Essayez de distinguer fausses et vraies fenêtres.
  14. On repart maintenant vers le sud en faisant très attention à la circulation. On va aller jusqu’à l’intersection de la rue du Plâtre et du quai de la Pêcherie, en face des bouquinistes.
  15. Ici on peut poser son vélo à la station Vélo’v qui est là, au pied du mur peint des écrivains. Si elle est pleine, il y en a deux autres dans le coin, la première plus à l’est au croisement rue du Plâtre/rue Paul Chenavard et l’autre plus bas sur le quai juste avant le point Maréchal Juin. On peut aussi retourner à son point de départ, place Saint Jean en longeant les quais et en retraversant par le pont Bonaparte.
  16. Le mur peint des écrivains représente uniquement des écrivains nés dans la région ou qui ont écrit une partie de leur oeuvre ici. On retrouve encore le Petit Prince et Frédéric Dard, présents aussi sur le mur des Lyonnais. Hommage y est rendu à des écrivains importants, comme Louis Calaferte et Charles Juliet.

    Le mur des écrivains
    Le mur des écrivains et la station Vélo’v.
  17. Pensez bien à réenclencher à fond votre vélo’v dans son logement. Le voyant de la borne doit passer au vert.

Bien dans l’esprit de cette balade urbaine, nous vous recommandons l’excellent blog pour des idées de week-end malin en France et Europe réalisé par Max avec qui nous avons sympathisé à l’occasion de sa visite à Lyon, il vous emmènera dans des villes européennes presqu’aussi bellissima que Lyon.

Bonne visite de Lyon à vélo’v

 

La cathédrale d’Autun, sommet de la sculpture romane

Unique avec son tympan et son Christ en majesté, unique par la beauté et l’homogénéité de ses sculptures intérieures, la cathédrale d’Autun mérite… non !… nécessite votre visite. A l’intérieur, toute la douceur et la beauté blonde de la pierre bourguignonne taillée par un des plus grands (le plus grand ?) sculpteurs de la grande époque de l’art roman : Gislebertus.

La plus belle de Bourgogne avec son tympan et son Christ en majesté, la beauté et l’homogénéité de ses sculptures, la cathédrale d’Autun mérite… non !… nécessite votre visite. De loin, on dirait une pierre au doigt d’une femme. A l’intérieur, toute la douceur et la beauté blonde de la pierre bourguignonne taillée par un des plus grands (le plus grand ?) sculpteurs romans : Gislebertus. Regardez :

Tympan de la cathédrale d'Autun (détail)

Vous êtes convaincu ? On y va.

Durée : Prévoyez deux heures pour en visiter l’intérieur et en faire le tour.

Moment privilégié : essayez de la visiter par temps ensoleillé, idéalement au lever ou avant le coucher du soleil, quand les chapiteaux sont le mieux mis en valeur.

Stationnement de votre véhicule : Montez donc garer votre véhicule à proximité de la cathédrale ou, si vous avez envie de marcher, garez votre voiture sur la place centrale de la ville, son alpha et son oméga, là où vous pourrez boire un pot en fin de soirée à l’un des dernières terrasses, face au lycée Bonaparte, car le futur Napoléon premier passa trois mois ici.

Les grandes lignes de votre visite :

  • Le tympan
  • Les chapiteaux
  • Le choeur
  • La salle capitulaire
  • Le chevet de la cathédrale
  • Retour au parvis

La visite de la cathédrale

Vous voici au pied de la cathédrale. Dès le bas des marchez remarquez :

  1. Le tympan. C’est lui qui fait la réputation internationale de cette cathédrale. Hélas, il est difficile de le voir avec autant de détails qu’on le voudrait car il est aussi beau qu’il est haut. On est donc condamné à se tordre le cou pour le regarder. Si vous avez une paire de jumelles, c’est le moment de la sortir !
  2. Tympan de la cathédrale d'Autun, sommet de l'art romanAu centre de ce tympan, un merveilleux « Christ en majesté ». Il a les bras grands ouverts ! C’est un fils de Dieu bienveillant qui vous accueille ici. Comment ne pas croire en lui, ressentir sa bonté ? Avouons-le : ça fait du bien ! Et l’on reste saisi par la beauté de cette sculpture, son intemporalité. Le type qui l’a sculptée s’appelait Gislebertus. On en a la preuve, cela est rare à cette époque, car il a signé en bas du tympan : « Gislebertus hoc fecit ».
  3. C’est l’occasion d’imaginer cette fabuleuse époque où sous l’influence de l’Abbaye de Cluny, la Bourgogne se couvrait d’églises, d’abbayes. Les maîtres tailleurs la parcourait  : Saulieu, Vézelay, Tournus, … Tout un village d’artisans existait autour des cathédrales en construction. Cela durait des années, des dizaines d’années. Il faut lire Henri Vincenot, son roman Le pape des escargots.
  4. Détail du jugement dernier, tympan de la cathdrale d'AutunLes personnages qui occupent toute la longueur du linteau sont les femmes et les hommes qui rescussitent. Leurs cercueils sont là. Mais aucun aspect macabre. Y’a d’la joie, on ressuscite nom de Dieu ! Au passage, comptez les persos, comptez les cercueils…. y’a un bug ! 38 pour 16 boîtes. Vous commencez à découvrir la fantaisie de Gislebertus.
  5. Cette fantaisie, cette joie bien loin du guindé que la religion de cette époque évoque souvent pour nous maintenant, se manifestent aussi dans la disproportion des personnages. Le Christ, les anges à ses côtés sont étirés en hauteur, ne respectent pas les proportions du corps humain. Ce qui rend cette sculpture à la fois si moderne et universelle.
  6. A gauche donc, les élus. A droite, les damnés. Il y a plus d’élus que de damnés….. Regardez le 6e en partant de la droite. Les mains crochues de Satan autour de son cou. Quelle imagination avait ce sculpteur !
  7. Christ en majesté, tympan de la cathédrale d'Autun

    Ce tympan a toute une histoire postérieure, une histoire de chanoines. Il fut plâtré juste avant la révolution par les chanoines qui le trouvaient laid. Grand merci à votre bêtise qui protégea le tympan des tentations de martelage durant la révolution. Quand il fut déplâtré, il manquait la tête du Christ. Ce fut un autre chanoine qui la retrouva dans des circonstances rocambolesques que je vous raconterai de vive voix si j’en ai l’occasion. Le chanoine Grivot, un saint homme qui a beaucoup fait pour cette cathédrale ! Il est certainement à gauche tout là haut. Et cette tête sculptée il y a 800 ans nous sourit à nouveau.

  8. Entrons maintenant dans la nef par la petite porte de gauche. Selon l’heure de la journée vous aurez une luminosité fort différente. Comme dans toute cathédrale et quelle que soit votre religion ou non religion, vous pouvez vous asseoir et vous laisser pénétrer par la spiritualité qui émane de cette construction extraordinaire à la fois massive et légère, immense et intime.
  9. Simon le magicien, un chapiteau de la cathédrale d'AutunIci dans cette nef, ce sont tout particulièrement les chapiteaux du bas-côté droit qui sont à voir. Là encore le sculpteur est passé avec son burin inspiré. Comme le tympan, ils sont très hauts. Courage pour votre cou ! Dégustez chaque chapiteau, Rêve de Nabuchodonosor, Ascension et chute de Simon le magicien (voir le diable en photo à côté), Quatrième ton de la musique, Samson sur un lion, Moïse et le veau d’or, Samson renversan tle temple, etc. Mais attention, parmi eux, un chapiteau est d’une autre main que celle de Gislebertus, comme pour mettre plus en valeur encore le talent de ce dernier.  Il s’agit du Lavement des pieds.
  10. Le choeur récemment restauré est à la mesure de cette cathédrale exceptionnelle.
  11. Prenons maintenant à droite la direction de la salle capitulaire par un escalier à vis. C’était là que se réunissait le chapitre. C’est ici maintenant que sont exposés les chapiteaux des piliers du clocher, déposés lors d’une restauration. Contrairement aux chapiteaux de la nef, on peut donc s’en régaler. Et cela vaut le coup !
  12. La fuite en Egypte, salle capitulaire, chapiteau, cathédrale Saint Lazare d'AutunLa fuite en Egypte est le plus connu, remarquez la façon dont Marie et Jésus sont assis sur l’âne. Etonnant non !  Et invraisamblable comme le remarque le chanoine Grivot dans l’un des nombreux livres qu’il a consacré à « sa » cathédrale. Remarquez que Jésus est présenté comme sur le tympan, qu’il a comme  les mêmes pieds et une tête d’adulte. Cetet salle est un régal.
  13. Regardez par les fenêtres les magnifiques toits bourguignons aux tuiles vernissées. Quel travail !
  14. Cathédrale Saint Lazare d'Autun, vue du chevet (panoramique)Allons maintenant dehors, au chevet de la cathédrale… non qu’elle soit malade mais parce que de ce point de vue extérieur, à la tête de la nef, on peut voir la cathédrale avec du recul, ce qui n’est pas le cas de son autre extrémité. Sortons donc par le proche Est, dans le bas-côté gauche et remontons la rue. C’est beau !
  15. Clos Gislebertus, Cathédrale d'AutunVous pouvez maintenant terminer cette visite en passant à gauche de la cathédrale, dans le clos Gislebertus, (trop !) petit hommage à cet homme qui vient de nous donner à huit siècles de distance autant de bonheur. Profitez des vues sur les vieilles maisons tranquilles. Sur la campagne si proche. Profitez aussi si vous êtes photographes de plusieurs endroits superposant dans le même cadre quatre ou cinq plans. Vous retrouvez le porche d’entrée par la porte tout au fond du clos, votre boucle bouclée et jeter encore un coup d’oeil là-haut, à cette oeuvre unique.

Quand vous aurez visité la cathédrale, suivez notre autre itinéraire pour visiter Autun.

Visite guidée d’Autun

Jean-Paul, guide-conférencier, pourra vous faire découvrir Autun, sa cathédrale, ses monuments gallo-romains. > plus d’informations et demande de devis et de contact

Les traboules de la Croix-Rousse (2e partie) – Du gros caillou à l’Opéra

Après presque 11 années, le contenu de cette page a enfin été terminé ! Merci de votre patience. Terminé et intégré à la page parcours  Croix-Rousse et Pentes par les traboules de la soie. Merci de consulter celle-ci pour le parcours Croix-Rousse.

Pour une visite guidée avec nos guides conférenciers, consultez :

Visite guidée « Croix-Rousse, les traboules de la soie »


 

  1. On se dirige vers le Gros Caillou. Pour cela on passe par le plateau en remontant la rue des Pierres Plantées. En haut de la rue, on est face à l’un des centres névralgiques de la Croix-Rousse : la place, le boulevard, la station de métro… tous trois portant le même nom. Si l’on part à gauche (mais on va partir à droite), il y a un marché chaque jour, des institutions comme le café Le Chantecler, plus loin la mairie du 4e avec une plaque commémorant les révoltes ouvrières de 1831 et 1834. Nous en parlerons plus loin.
  2. On part donc à droite en direction de la toute nouvelle esplanade dite du Gros Caillou aménagée à l’occasion de l’installation d’un parking souterrain (comme quoi l’on peut parfois joindre l’agréable à l’utile). Mais le Gros Caillou, c’est quoi ? Et bien c’est exactement ce que son nom désigne… c’est-à-dire un vraiment gros caillou qui a échoué là pour des raisons que les guides locaux s’échinent à expliquer du côté des glaciers. En fait, on n’en sait rien ! Longtemps tagué sur toutes ses faces et perdu au bout du bout du boulevard, il est maintenant restauré et justifié par l’esplanade qui en est en quelque sorte l’écrin. Une jolie terrasse s’est installée là qui permet les jours de beau temps de profiter de la vue sur Lyon et les Alpes, ses sacs de marché aux pieds.
  3. Au bout de l’esplanade, on descend par les larges escaliers, on traverse la rue Mottet de Gérando et on arrive à la place Bellevue. Ici on a le deuxième point de vue de cette visite. Une vue plongeante sur le Rhône et ses eaux vert sombre, le Pont de Lattre au sortir du Tunnel de la Croix-Rousse qui est juste en-dessous, les berges aménagées où se pressent Vélo’v et rollers, les berges plus « sauvages » où l’on entend au printemps les grenouilles, tout le sixième arrondissement, plus loin Villeurbanne est ses  Gratte-Ciel bien visibles, à gauche le Parc de la Tête d’Or, son lac et son île. On reste souvent là un moment, étrangement saisi par cette vue surplombante peu courante.

La suite de la visite est en cours de rédaction.