Le Musée des Tissus de Lyon risque de fermer, les grands médias nationaux ont tous consacrés des articles à ce sujet, s’il ne trouve pas rapidement les financements nécessaires à la poursuite de son activité : Télérama, Libération, Le Figaro, La Tribune, La Croix, etc.
Ce musée contient deux millions et demi d’œuvres, sur plus de quatre millénaires, les pièces les plus anciennes, très réputées, provenant dans l’Égypte antique de la nécropole d’Antinoé (une tunique remontant à la onzième dynastie), mais aussi de Chine, de Mésopotamie. Fondé en 1851 par les industriels lyonnais, peu satisfaits d’avoir été mal accueillis à l’Exposition Universelle de Londres, le musée a par la suite reçu des échantillons ramenés du monde entier par des missions commerciales ainsi que les collections de grandes maisons réputées. Après avoir été depuis sa fondation dans les murs de la Chambre de Commerce et d’Industrie, il est depuis 1945 installé au sud de la place Bellecour, entre Rhône et Saône, dans les deux immeubles de l’Hôtel Villeroy, recevant 80000 visiteurs par an, dont un tiers d’étrangers avec parmi eux nombre de visiteurs asiatiques.
Particularité unique : il est le seul musée national appartenant en France à une Chambre de Commerce et d’Industrie. Ce qui aujourd’hui explique ses difficultés puisque la CCI de Lyon voudrait s’en défaire, ne pouvant plus assurer les 1,7 millions d’euros qu’elle lui versait chaque année (sur un budget total de 2,7 millions), les réformes territoriales lui ayant fait perdre 40% de ses recettes fiscales. Autre singularité à relever quant à sa viabilité, il est le seul musée de la région s’autofinançant à une hauteur élevée, 45%, soit un million d’euros, les autres étant seulement entre 10 et 20%…
La toute nouvelle métropole ne souhaite pas reprendre seule le bébé, ayant déjà la charge notable depuis peu du coûteux musée Confluence, en plus du musée gallo-romain de Fourvière. La région fait aussi la sourde oreille. Le ministère de la Culture ne s’occupe pas non plus du dossier, alors qu’un rapprochement avec le Musée du Louvre qui ne possède pas de collection de tissus aurait du sens.
Le musée des Tissus, ainsi que le musée des arts décoratifs proche, mais aussi la « Tissuthèque » (500.000 photos utilisées par les créateurs pour leurs recherches d’antériorité), ses bibliothèques, ses archives, ses fonds historiques consultés par des chercheurs du monde entier risquent donc de fermer dans les prochains mois si aucune solution n’est trouvée.
Une pétition a été lancée, à ce jour (17/1/2015), elle a reçu plus de 62000 signatures. Vous pouvez signer ici cette pétition NON À LA FERMETURE DU MUSÉE DES TISSUS DE LYON.