Croix-Rousse : des traboules de la soie au street-art et l’ESS

La Croix-Rousse, un esprit, un site unique en Europe, une histoire sociale et solidaire,  un bouillonnement de street-art. Sur ses pentes et sur son plateau, les vues coupent le souffle.

Un taboulé de traboules tavelées de street-art, un quartier rebelle laboratoire d’économie sociale et solidaire, un patchwork de vues sensationnelles. Découvrons la Croix-Rousse.

HistoireTraboulesStreet-Art —  Blog — ParcoursVisite guidée

La vue depuis l'esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice
La vue depuis l’esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice

Sur ses pentes et sur son plateau, les vues coupent le souffle quand, au détour d’une rue, au fond d’une volée de plusieurs centaines de marches, surgit le Rhône ou la Saône. Sur les places en terre battue serrée sous les arbres, on joue à la pétanque ou au mölkky avec une bière brassée dans le Pilat, le Bugey ou en Ardèche à portée de main. 

Affiche des années de lutte contre la destruction de l’habitat traditionnel et la construction de résidences sur les pentes
 

L’histoire de Croix-Rousse, labo de l’ESS

(ESS : économie sociale et solidaire)

Deux inconnus symbolisent l’esprit Croix-Roussien. Michel-Marie Derrion et Joseph Reynier, créateurs en 1835 du « Commerce véridique et social », première épicerie solidaire de l’histoire ouvrière, au 95, montée de la Grande-Côte, la rue historique qui escalade le flanc de la colline qui travaille, selon la formule célèbre de Michelet. Les révoltes ouvrières de 1831 et 1834 ont fait des centaines de morts, Louis-Philippe a envoyé 20.000 soldats, les canuts, nom des milliers d’ouvriers de la soie qui travaillaient et vivaient là au 19ième siècle, demandaient un salaire garanti.

Statue hommage à Michel-Marie Derrion et Joseph Reynier, jardin des plantes

L’idée de Derrion et Reynier était de fournir des produits alimentaires de qualité et moins coûteux à cette population tout en instaurant un partage des bénéfices entre les coopérateurs. Une petite révolution qui revient aujourd’hui sous forme d’AMAP, de SCOP et d’ESS, l’économie sociale et solidaire. Presqu’en face du 95 et de sa plaque commémorative, au 126, est installé le bar d’Alternatiba, l’association citoyenne contre le dérèglement climatique. C’est que le quartier conserve, malgré la gentrification, un gros capital sympathie auprès de ceux qui s’obstinent à rêver d’une autre société.

Après 1968, ils se sont installés dans le quartier, ont créé des coopératives, des lieux artistiques, des ONG. Puis des squats dans les années 90. Des cabinets d’architectes peuplent les rez-de-chaussée, des ateliers d’artisans et d’artistes, des petits théâtres, des librairies indépendantes, et le street-art abonde sur les murs, Ememem enchâsse les trottoirs de mosaïques multicolores, Habitat & Humanisme rénove la célèbre Cour des Voraces. L’abbé Pierre est né sur cette colline. Voici pour le côté rebelle, reste le côté belle.

 

Les traboules des pentes de Croix-Rousse

Monter les pentes par les traboules, romantisme, jeu de piste et architecture

Parcours des traboules de Croix-Rousse

 

Toutes en escaliers, si différentes des traboules du Vieux-Lyon, les traboules des pentes de Croix-Rousse passionneront les enfants par les raccourcis qu’elles offrent à travers les pentes ; les ados pour leurs murs grêlés de graffitis ; les passionnés de l’histoire du textile pour ce qu’elles raconte ; ceux d’architecture pour leurs façades abruptes ; les amoureux pour leur romantisme ; tout le monde pour cette impression d’être dans un monde à part, qui n’existe nulle part ailleurs, sauf peut-être à Lisbonne.

Le parcours libre des traboules de Croix-Rousse que nous vous proposons passe par les plus belles places du quartier et les meilleurs points de vue sur la ville.

Visite guidée « Les traboules de la soie »

Votre guide Mégane dans la traboule des Voraces, qui a été un des points de départ de la révolution de 1848
Visite guidée de la traboule des Voraces

Les guides conférenciers Lyon Visite vous proposent leur visite guidée les traboules de la soie.

 

Le street-art à Croix-Rousse

Un concentré changeant de graffitis

LineStreet (rosace) et un deuxième artiste à créditer (ourson au centre), bas du passage Thiaffait, le 17 août 2019
LineStreet (rosace) et deuxième artiste à créditer (ourson au centre), bas du passage Thiaffait — Photo : 17 août 2019

S’il y a du street-art dans Lyon, dans le 7ième, à Villeurbanne, le Vieux Lyon, sur les piliers et les murs des voies rapides, c’est ici, sur les pentes et le début du plateau de Croix-Rousse que la création de graffitis est la plus importante et la plus vive.

Nous vous proposons un parcours du street-art sur les pentes de Croix-Rousse mis à jour fréquemment.

Notre page Instagram Lyon Visite est alimentée de nos découvertes presque chaque semaine.

Visites guidées Street-Art

Œuvre de Don Matteo et Keza, Halles de la Martinière, photographie du 8 février 2019
Œuvre de Don Matteo et Keza, Halles de la Martinière, photographie du 8 février 2019

Mieux encore, pour découvrir la jeune histoire du street-art, pour  ne rien rater des dernières créations, des nouveaux street-artistes, Alexandre et Pierre, les guides conférenciers de Lyon Visite spécialisés en street-art vous propose leurs visites guidées street-art.

 

Blog

Valérie Niquet, madame Saint-Exupérires, crieuse publique de vérité et de Croix-Rousse

Valérie Niquet est crieuse publique. Comédienne. Chanteuse. Et ce n’est pas tout, elle a les yeux caramel. Deux billes claires qui s’attachent à vous… Lire la suite

Une femme dans le public lui tend un billet écrit à l’encre bleue.

« Mon bel amour Tshiteya, je t’attends à Dijon pour faire un petit tour de manège, mais dépêches-toi car Mme Bailly ferme à 19h. Codie »

lit Valérie Niquet, perchée sur son escabeau derrière son pupitre, son képi à treize heures. Et cette femme s’en va, s’éloigne, comme dans Orly de Brel, elle pleure à chaudes larmes. Ce papier, Valérie l’a encore sur son frigo, des années après, accroché à un magnet comme cette femme l’était à ce Codie qui lui avait écrit ce mot.

La crieuse publique bat le rappel place des Tapis, Lyon
Dimanche matin, 11 heures, place des Tapis, devant la fresque Street-art, la comédienne Valérie Niquet, crieuse publique de Croix-Rousse, bat le rappel pour la criée qui va commencer.

Valérie Niquet est crieuse publique. Comédienne. Chanteuse. Et ce n’est pas tout, elle a les yeux caramel. Deux billes claires qui s’attachent à vous, rient, s’étonnent, détonnent, questionnent, pétillonnent, chatertonnent. Qui exigent votre attention. Bas résille et mèche accroche-cœur collée au front, elle est grimée en Betty Boop dans le spectacle de théâtre musical Be Bop Boby qu’elle mène avec son complice Pascal Carré, succès depuis des années. Si bien que dans les bars de  Croix-Rousse, les gens la saluent soit d’un « Salut Betty », soit d’un « Bonjour la crieuse ». Elle leur répond d’un sciemment « la crieuse publique vous dit bonjour ». Distance indispensable pour rester l’artiste-comédienne qui le dimanche matin donne vie publiquement à leurs messages. Ainsi l’annonce du suicide d’un garçon âgé de sept ans qu’elle connaît. Défenestration. La glotte coincée. Elle est un porte-voix. Pour ceux qui n’ont pas la parole dans l’espace public. Pas celui de Facebook, mais celui où nous vivons ensemble. Les « gens » lui postent dans l’une des sept huit boîtes à lettres installées à des endroits stratégiques du quartier, commerces, bistrots, coopératives, subtil mélange de populaire et de gentrification. Croix-Rousse est pour elle un quartier de lutte, très marqué. Cette force soyeuse existe encore dans des festivals, des lieux, le street-art sur les murs des pentes et du plateau.

Valérie Niquet a pris la suite de Gérald Rigauld, comédien et artiste de rue qui, en 2004, a inventé cette fonction de créateur de lien social,  à la Croix-Rousse, dans la lignée des valeurs de ce quartier. Création à bas bruit, par le bouche à oreille dans les bistrots du coin, qui aussitôt a rencontré succès local et écho national. Chaque criée attire entre 70 et 150 personnes. Un public qui se renouvelle sans cesse autour d’un noyau de fidèles. Elle en fait ailleurs à la demande.

Les messages qu’elle reçoit à lire donnent un ampan de la diversité humaine. Comme celui-ci sans un mot, seulement un dessin, une croix gammée. Elle l’a fait défiler devant les yeux du public, sans commentaire ni jeu de comédien.

La crieuse publique, place des Tapis, Lyon
Une criée. Valérie Niquet a quitté son pupitre. De dos, le guitariste qui la ponctue

À 19 ans, à son arrivée du Jura à l’université, elle se dit, « Je serai comédienne. » La madeleine à l’origine de sa décision, ce jour-là, est remontée de son enfance, d’une institutrice qui lui faisait faire du théâtre.

Très vite, elle rentre dans une compagnie d’impro. Texte et clown. Très littéraire. Facteure de mots, comme l’était Saint-Ex, né du côté de Bellecour, d’où il s’est envolé, la cale de son Caudron monomoteur pleine de sac postaux bourrés de mots. Puis, elle embarque dans l’aventure U-Gomina, compagnie de théâtre musical créée par Ugo Ugolini qui en 84 prit Jack Lang au mot, lequel voulait propager la fête de la musique à tous les arts. Be bop Boby est un formidable tribute to Boby Lapointe, dans une ambiance férocement tendre, des pinçons de gouaille à la taille, dans le bain saumoné de l’orgue de barbak mélange de Piaf et de montagnes russes rusées comme l’était Bobby.

Valérie Niquet
Valérie Niquet

Valérie Niquet travaille aussi sans les mots. Elle fait du théâtre d’images avec des handicapés dans le groupe SIGNES, moments de création avec des acteurs extraordinaires.

Elle a trouvé à Lyon ce qu’elle voulait, du théâtre qu’elle aime, depuis 22 ans, pas besoin de Paris. Elle fait la couillonne humaniste avec du tragique,  madame Saint-Exupérires des fleurs du mal, candeur et gravité, sens aigu de l’ellipse, de l’arrêt sur image, du cabrage roue arrière, de l’alexandrin, des cocktails un tiers Racine, un tiers maquignon normand, cinq quart Valérie Niquet. Une vigueur jurassienne et une agilité de Nadia Comăneci pour durant plus d’une heure insuffler vie à chacun de ces billets. Des gens viennent la voir après, lui dire « J’ai redécouvert mon message, la façon dont tu l’as dit. » Les vieux reubeus sur les places l’appellent Général, rapport à l’uniforme de garde-champêtre qu’elle enfile pour les criées.

Plus tard, elle a revu cette femme qui lui avait tendu ce mot bleu que lui avait écrit Codie. Elle a expliqué à Valérie parlant de Codie, « Je voulais juste entendre son nom sur la place publique. »

Gilles Bertin


La crieuse publique de Croix-Rousse, une fois par mois le dimanche à 11h, place des Tapis — Programme et infos sur la page Facebook : Crieuse publique Croix Rousse.

Vous pouvez déposer vos messages dans les boîtes aux lettres situées à : L’atmo, Le bistrot fait sa broc, Le café Jutard, le café de la crèche, Le comptoir du sud, Le drôle de zèbre, La maison de l’économie solidaire, L’origo. 

La crieuse publique de Croix-Rousse - Affiche

Quand Frédéric Dard, dit San Antonio, créchait à Croix-Rousse

Frédéric Dard fut un auteur immensément populaire. L’inventeur de San Antonio, fringuant commissaire et série éponyme de polars qui fut le plus grand succès populaire d’après-guerre, jusque dans les années 80. Son adjoint, Bérurier, était d’une truculence revigorante. Lequel donna son nom au groupe de punk rock Bérurier noir. Frédéric Dard racontait avoir choisi le nom de San Antonio en pointant son doigt au hasard sur la carte des États-Unis.

Or donc, Frédéric Dard, né à Saint-Chef en Isère, à côté, a passé sa jeunesse à Lyon, pratiquant comme Georges Simenon le journalisme pour apprendre son futur métier d’écrivain.

Pour lui rendre hommage, Lyon a donné son nom à un square fort joliment situé près du Gros Caillou, d’une école primaire et d’un point de vue stupéfiant sur l’est de Lyon, jusqu’aux Alpes, face aux façades ocres des rues égaillées de la Croix-Rousse.

Plaque du square Frédéric Dard pendant la fête foraine de la Vogue des marrons
Plaque du square Frédéric Dard pendant la fête foraine de la Vogue des marrons

Vous pouvez découvrir ce square en suivant notre parcours de visite des traboules de la Croix-Rousse.

Il a vécu à la Croix-Rousse de 23 à 28 ans, au 4 rue Calas.

Alain nous a écrit sur Facebook suite à ce billet :

Il a pu me voir dans mon landau, caisse à petites roues qui charriait les gones des pauvres! Dans la rue Calas se trouvait l’entrée d’un « clos » (9 peut-être),ensemble de jeux de boules à la lyonnaise et de buvettes.

Plaque au-dessus du 4, rue Calas, où vécut quelques années Frédéric Dard
Plaque au-dessus du 4, rue Calas, où vécut quelques années Frédéric Dard

En bon vivant, Frédéric Dard figure dans le mur peint des Lyonnais célèbres, dans le restaurant « Au pot Lyonnais » où officie Paul Bocuse, présenté sur le seuil de la porte. Frédéric Dard est attablé à l’intérieur, derrière la vitrine, levant un verre de beaujolais en direction des passants.

Visite guidée de Croix-Rousse avec nos guides conférenciers

Visite guidée street-art murs peints à Lyon avec nos guides conférenciers

 

Visite guidée de Croix-Rousse et de ses traboules

Vous traboulerez à travers l’histoire de la soie et des canuts dans ce quartier si caractéristique de Lyon et aux vues extraordinaires sur Rhône et Saône, semé d’œuvres de street-art.

Croix-Rousse superpose sur ses pentes semées de traboules et d’escaliers les périodes gallo-romaines, de la fabrication de la soie et des révoltes des canuts et enfin de l’explosion de l’art mural urbain. Son dédale de rues, de passages et de places accrochées à la colline offre des dizaines de points de vue à couper le souffle sur Lyon, les Alpes, le Rhône et la Saône. C’est une visite passionnante à travers traboules mêlant histoire, développement économique, laboratoire social et expressions artistiques underground.

Pierre, Alexandre ou l’un des autres guides Lyon Visite vous feront découvrir les principales traboules dont celle des Voraces, l’histoire de la soie, des canuts, des premiers martyrs chrétiens et vous donneront une introduction au street-art.

Avec Ambre qui sera votre contact pour organiser votre visite vous pourrez mettre l’accent sur un thème ou un autre.

Nous proposons aussi des visites guidées spécifiquement street-art.

Réservez votre visite guidée de CROIX-ROUSSE : demandez-nous un devis ou des informations supplémentaires ici

  • Nous l'utilisons pour préparer la visite avec vous ou pour les rendez-vous de départ de visite.

Votre visite « Croix-Rousse » plus en détails

Soie et canuts

L’histoire de la fabrication de la soie et des ouvriers canuts est visible à travers les traboules et l’architecture caractéristique de leurs ateliers où étaient installés les hauts métiers à tisser. Mais aussi dans le renouveau du textile par de jeunes créateurs passage Thiaffait.

Les traboules

La visite emprunte de nombreuses traboules dont celle des Voraces, particulièrement remarquable dans la cour du même nom, à la façade à couper le souffle par sa massivité, le spectacle qu’elle offre et la prouesse de construction qu’elle représente.

Le street-art et les murs peints

Le street-art est partout, tagué, grafé, collé ou bombé au pochoir sur chaque espace libre comme peint spectaculairement sur de grands murs aveugles en impressionnantes fresques murales trompe-l’œil. Le mur des Canuts et le mur des Lyonnais célèbres en sont les exemples les plus marquants.

Votre visite en pratique

Alexandre devant le gros caillou de Croix-Rousse anime une visite

Le point de départ de la visite est fixé avec vous en fonction de votre organisation et de vos contraintes.

Il en est de même pour la durée qui est a priori de deux heures.

Elle peut être donnée en en français, anglais, allemand, italien ou espagnol.

Vos guides sont tous guides professionnels possédant un diplôme universitaire de guide-conférencier.

Ils disposent d’une assurance responsabilité civile.

Pour notre équipe, voir la page Qui sommes-nous ?

 

 

Jardin Rosa Mir à Croix-Rousse : réouverture ce 8 avril 2017

Une bonne nouvelle : le fabuleux et Gaudien jardin Rosa Mir de Croix-Rousse fermé depuis 2013 réouvre après restauration ce 8 avril 2017.

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Photo Aurélie Chaumat – cc-by-sa 2.0 – Souce Wikimedia

Situé non loin du mur des Canuts, au 87 de la grande rue de la Croix-Rousse, il évoque la démarche du facteur Ferdinand Cheval, qui durant des années a patiemment bâti à Hauterives (à 80km au sud-est de Lyon) son palais idéal, caillou après caillou. Le jardin Rosa Mir a été édifié par le maçon Jules Senis à partir de 1958 pendant une vingtaine d’années, en remerciement après une guérison d’une grave maladie. Il l’a dédié à sa mère Rosa Mir et à la Vierge Marie. Jules Senis était un artisan compagnon qui possédait parfaitement son métier. Le jardin est inspiré de travaux de son pays d’origine, l’Espagne, qu’il a dû fuir avec sa famille à l’avènement du franquisme. Il a une surface assez modeste, 400 m2 seulement, mais un espace complètement à part, un dépaysement en plein Lyon.

Modalités de visite :

  • Réouverture : samedi 8 avril à 14h.
  • Le jardin accueillera les visiteurs chaque samedi jusqu’au 28 octobre de 14h à 18h.
  • Accès : 87, grande rue de la Croix-Rousse, Lyon 4ième


Photo du jardin Rosa Mir publié sur la page Facebook publique de Gérard Collomb, maire de Lyon
Photo du jardin Rosa Mir publié sur la page Facebook publique de Gérard Collomb, maire de Lyon

 

 

Street-art, graff et graffitis des pentes de la Croix-Rousse : parcours de visite

Le street-art de Lyon est la face cachée « off » des murs peints. Dans le quartier des pentes de la Croix-Rousse, il est effacé le jour par la municipalité et recréé de nuit par les graffeurs. Une découverte à faire en prenant son temps, rythmée par les galeries d’art contemporain rue Burdeau et les cafés alternatifs des « pentes ».

Noze, entrée du passage Mermet, côté rue Leynaud — 31 mai 2023
Une magnifique simili terre cuite cubiste ou tribale (à nous qui regardons de choisir) par l’artiste Noze, entrée du passage Mermet, côté rue Leynaud, Lyon 1er — 31 mai 2023

Nos visites guidées street-art en groupes

En groupes professionnels, scolaires, familiaux, amicaux, toute l’année, sur demande

Le street-art à Lyon, petite histoire

Britt Tam, street-art à Lyon, janvier 2023
Britt Tam, montée de la Grande-Côte, Lyon 1er, janvier 2023
Œuvre de MDLF, montée de la Grande-Côte, le 27 juillet 2022
Œuvre de MDLF, montée de la Grande-Côte,Lyon 1er, le 27 juillet 2022
Sedlex, Street-art Lyon pentes de la Croix-Rousse

Œuvre de Sedlex (œuvre disparue), sous l’église Saint Polycarpe, Lyon 1er, 1er juin 2020

L’art officiel et conventionné (avec les copropriétés) des murs peints de Lyon dissimule ses origines : l’art du graffiti sauvage. Il a connu un grand développement en 1968, quand, dans les locaux de l’École des Beaux Arts, alors située sur les pentes de la Croix Rousse, s’est formée une génération de graffeurs, croisant les expériences de l’imprimerie et de la soie avec la tradition révolutionnaire de la Croix-Rousse. Cette tradition s’est désormais concentrée sur ses pentes (partie de la Croix-Rousse entre le nord de la place des Tereaux et le sud du boulevard de la Croix-Rousse), le plateau (au nord du boulevard) étant désormais totalement boboïsé.

Œuvre de Parvati, rue Abbé Rozier, photographie du 2 février 2019

Œuvre de Parvati, rue Abbé Rozier, photographie du 2 février 2019, œuvre disparue

Puis l’art du graffiti croix-roussien a connu un renouveau à la naissance du hip-hop et du graff à New-york et de son arrivée en France.

La fresque de la place des tapis, près de la magnifique statue du Chant des canuts, change tous les ans. Elle est gérée par le collectif Mur69 qui rapproche l’art urbain et le public.

Aujourd’hui, ce quartier des pentes de la Croix-Rousse demeure de loin le lieu le plus intense du street-art à Lyon. Avec le pire et le meilleur.

Un art éphémère

Le street-art disparaît en permanence : la plupart des tags sont effacés dans un délai de deux semaines lorsqu’ils sont apposés sur des façades dont les propriétaires ont passé avec la mairie de Lyon une convention « façade nette ». Toutefois, certaines façades ont fait l’objet de tagage volontaire, qui reste donc permanent. Et d’autres non conventionnées conservent leurs décors plusieurs mois ou années.

Itinéraires street-art des Pentes de la Croix-Rousse et d’autres quartiers de Lyon

Nous vous proposons un parcours street art sur les pentes articulé autour de quelques lieux où il y a toujours des œuvres, soit permanentes, soit éphémères. Votre trajet entre et autour de ces points vous permettra de découvrir tout un tas d’autres graffitis, tags, fresques, etc.

Avec un guide ? Si vous préférez un guide pour cette découverte, nous vous proposons une visite guidée street-art animée par Pierre ou Alexandre, ils sont guides conférenciers et au fait des tags les plus récents.

Voici 2 plans, un par quartiers de Lyon (carré=quartier & cœur=spot) :

Et un deuxième, centré sur les Pentes de Croix-Rousse :

Départ : Place des Terreaux devant l’Hôtel de Ville
Prendre la rue Romarin (coin nord-est de la place, côté Rhône)

À l’entrée de l’impasse Saint-Polycarpe, en hauteur, une mosaïque.

Monter la rue Saint-Polycarpe.

La place du Forez est étrange avec son format circulaire coupé de 4 médianes et un coffee-shop à 3 de ses coins. À partir de là commence une zone riche en street art.

Autour de l’Église Saint-Polycarpe

Rue Abbé Rozier

À l’angle de la rue Donnée, il y a eu longtemps une œuvre majeure du street-art lyonnais, respectée par la municipalité. C’était une « co-œuvre » de 2 street-artistes, In the woup et Keza. Un magnifique Mario en mosaïques colorées acoquiné avec une souris au pochoir.

Co-œuvre de In the wopp (la mosaïque) et de Keza (la souris) — Disparu

Hélas, début 2020, le mur a été « nettoyé ». Depuis, Zorm, autre artiste  connu de Lyon a apposé à cet endroit sa figure emblématique, un singe habillé de couleurs.

Zorm est influencé par la 3D et par le sculpteur hyperréaliste Ron Mueck. Plus attiré par les animaux que par les humains, il utilise une tête de bonobo en relief, et on se demande devant une œuvre de Zorm si finalement ce détour par un animal proche de nous, ne nous humaniserait pas… ou en tout cas révélerait cette nécessité de nous ré-humaniser.

Mi-englouti dans la grande façade du haut de la rue Abbé Rozier, un homme dont on ne voit les jambes. C’est l’une des œuvres intitulées « droit dans le mur » de l’artiste CAJ.

Œuvre de zorm.zorm à Lyon

Œuvre de Zorm, rue Abbé Rozier, photo du 16 février 2020

Le reste du mur reçoit fréquemment des collages.

Passage Mermet, l’onirique « escalier bleu »

Cet escalier « arrangé » comme un rhum est un des plus beaux spots street-art des pentes de la Croix-Rousse. Réalisation collective des membres de l’association « Quartier Capucins Lyon les pentes » dans le cadre du festival Peinture Fraîche en mai 2019, sur un projet du peintre et architecte bruxellois WENC.

Prendre à droite la rue Leynaud. Juste après l’église, à gauche, pénétrer sous la voûte du passage Mermet.

Escalier bleu, passage Mermet - Street-art Lyon pentes de la Croix-Rousse

Depuis la création de cet escalier bleu, les œuvres se multiplient sur ses deux murs. En témoigne ce tribute aux Simpsons de toto_ld :

Tribute aux Simpsons par toto_ld. De gauche à droite, Marge, Homer, Bart, Lisa et Maggie — Photo 18 juillet 2019

Passage Thiaffait

Rejoindre le passage Thiaffait, autre haut lieu de street-art, soit par la rue Burdeau (en haut à gauche du passage Mermet), soit par la rue Leynaud (en bas à droite du passage Mermet). Découvrir les stylistes regroupés dans le passage, profiter du café très sympa du passage.

LineStreet (rosace) et un deuxième artiste à créditer (ourson au centre), bas du passage Thiaffait, le 17 août 2019
Double œuvre enchâssée : LineStreet (rosace) et deuxième artiste à créditer (ourson au centre), bas du passage Thiaffait — Photo : 17 août 2019

En haut du passage, entre les deux escaliers, la niche est souvent utilisée par des graffeurs acrobatiques.

Parcourir les volées de gauche et de droite, il y a des tags éphémères des deux côtés. Comme cette oeuvre critique du monde digital, mais également ironique quant au street-art, où la signature est un élément fondamental, voire au début du graff, l’œuvre elle-même.

Œuvre (forcément) anonyme – Photographie du 1er août 2019

Rue Burdeau

Découvrir le jardin public du 17 rue Burdeau, aménagé dans une tendance moderne plutôt réussie vu les contraintes du lieu. On est ici sur les lieux de l’ancien sanctuaire romain d’il y a 2000 ans. Il abrite de fréquentes œuvres :

Œuvre de sly_hantoine, jardin du 17 rue Burdeau, photo du 5 juillet 2019

La rue abrite de nombreuses galeries d’art contemporain et de photographie, dont Réverbère. Il y a aussi des lieux alternatifs très vivants : l’Atelier de création Libertaire, le local du syndicat CNT, et de lieux qui prolongent l’histoire et la tradition de la sérigraphie : un atelier créatif de sérigraphie pour les enfants et une galerie-atelier.

La fresque « Gainsbourg »

Cette fresque est permanente, dans la partie en escaliers qui termine la rue des Tables Claudiennes au croisement avec la montée Saint-Sébastien (autre particularité de ce quartier des pentes que ces rues alternativement en escaliers et en rue). Nous l’avons surnommée « Gainsbourg » car initialement elle reproduisait le profil du chanteur. Elle est assez difficile à appréhender par manque de recul, mais aussi par accumulation d’autres graffitis depuis des années. On peut se dispenser de ce détour.

Autour de la place Sathonay

Place Sathonay, Slow Joe par Don Matteo

Sur la façade de la mairie du 1er arrondissement, Don Matteo a peint au pochoir le visage de Slow Joe, en hommage à ce chanteur à la trajectoire singulière et figure du quartier.

Slow Joe est un poète indien qui a vécu en marge jusqu’à 64 ans. Le musicien lyonnais Cédric de la Chapelle le rencontre à Goa en 2007 et monte autour du poète à la voix de crooner un groupe, The Ginger Accident, et les fait passer en 2009 aux Transmusicales de Rennes. En découle une tournée de 150 dates et 3 albums, Sunny Side Up (2011), Lost for Love (2014) et Let Me Be Gone (posthume, en 2017).

Le chanteur Slow Joe par Don Mateo, mairie du 1er, place Sathonay, photographie du 27 août 2018
Le chanteur Slow Joe par Don Mateo, mairie du 1er, place Sathonay, photographie du 27 août 2018

Ici, Le Tasse-Livres (pub gratuite), un lieu très très sympa pour finir votre trajet : c’est un café (sans alcool, avec de formidables jus de fruits et chocolats, thés) où l’on peut se connecter WI-FI gratuitement, lire dans l’excellente bibliothèque et découvrir des affiches de graffeurs. Agréable été comme hiver, terrasse et cave voûtée.

Halles de la Martinière

Ces halles ont été très bien réaménagées, avec un bar cafétéria wifi terrasse très amical. Le mur devant, de part et d’autre de l’entrée du passage de la Déserte, reçoit depuis très longtemps de beaux graffitis. Début 2019, Big Ben est venu poser un dyptique autour d’une œuvre existante de Keza, à gauche un chasseur et à droite des baigneuses à la « Ingres ».

Œuvre de Don Matteo et Keza, Halles de la Martinière, photographie du 8 février 2019
Œuvre de Don Matteo et Keza, Halles de la Martinière, photographie du 8 février 2019

Montée des Carmélites

Des graffitis éphémères dans cette montée et dans les passages et cours adjacents.

Œuvre de Méthyl'N, street-artiste passionnante, montée des Carmélites — Photographie du 13 février 2017
Œuvre de Méthyl’N, street-artiste passionnante, montée des Carmélites — Photographie du 13 février 2017

Place et rue des Capucins, les mosaïques d’Ememem

Sur et autour de cette place, beaucoup de graffs éphémères.

Au 7 rue des Capucins, entrez dans la ruelle. Au fond, vous découvrirez l’œuvre d’un des street-artistes les plus singuliers et passionnants, ceci en vous pensant vers le sol. Ememem pratique des inclusions de mosaïques dans les accidents du sol, fissures, nids de poule. Vous le trouverez partout en ville, ainsi qu’à Paris, Milan et Turin.

Inclusion d'Ememem au 7, rue des Capucins — Photographie 2018
Inclusion d’Ememem au 7, rue des Capucins — Photographie 2018

La statue de GREEN, jardin des plantes (disparue)

Statue du street-artiste GREEN, jardin des plantes Lyon, photo juillet 2018

Œuvre qui détonne parmi toutes les autres puisqu’elle n’est pas murale, mais sculptée. Avec une intention à la fois écologique et artistique. Nous lui avons consacré cet article La mère nature était là, avant le jardin des Plantes, une statue de GREEN.

Autour de la montée de la Grande Côte

Croisement montée de la Grande-Côte et rue Burdeau

Le mur aveugle à ce croisement est un haut lieu de graffitis, souvent ambitieux, hélas très éphémères, comme celui-ci du très intéressant street-artiste lyonnais Agrume :

Œuvre d'Agrume, croisement montée Grande-Côte et rue Burdeau, photographie du 23 juin 2018
Œuvre d’Agrume, croisement montée Grande-Côte et rue Burdeau, photographie du 23 juin 2018

 

Œuvre d'Agrume, croisement montée Grande-Côte et rue Burdeau, photographie du 24 décembre 2018
Œuvre d’Agrume, croisement montée Grande-Côte et rue Burdeau, photographie du 24 décembre 2018

Croisement montée de la Grande-Côte et rue des Tables Claudiennes

Ce croisement accueille des graffs permanents : des oiseaux de Keza côté est, un beau poisson des abysses côté ouest sur la galerie d’art fermée. Ainsi que des œuvres éphémères.

Œuvre de Flap, rue des Tables Claudiennes, photographie du 1er décembre 2015 — Au-dessus, perché sur une pierre dépassant du mur, un oiseau de Keza — On remarque à droite une plaque de la Journée du Souvenir Trans (TDOR ) des victimes de transphobie, ici Kristina Gomez Reinwald, assassinée aux États-Unis.
Œuvre de Flap, rue des Tables Claudiennes, photographie du 1er décembre 2015 — Au-dessus, perché sur une pierre dépassant du mur, un oiseau de Keza — On remarque à droite une plaque de la Journée du Souvenir Trans (TDOR ) des victimes de transphobie, ici Kristina Gomez Reinwald, assassinée aux États-Unis.

Le mur d’angle à quelques mètres en-dessous reçoit des œuvres intéressantes, comme celle-ci, romantique :

Œuvre de Big Ben, montée Grande-Côte, photographie du 22 juin 2019
Œuvre de Big Ben (sa signature est dans le pied gauche du personnage), montée Grande-Côte, photographie du 22 juin 2019

Jusqu’au jardin de la Grande-Côte

La montée ensuite jusqu’au jardin de la Grande-Côte offre notamment une fresque permanente, juste avant le jardin. Des belles œuvres éphémères aussi, au gré des semaines, comme celle-ci, très intéressante du point de vue histoire de l’art (du côté peut-être de la façon de travailler d’un Francis Picabia), de Culkeen :

Œuvre de Culkeen, montée de la Grande-Côte, photographie du 17 novembre 2018
Œuvre de Culkeen, montée de la Grande-Côte, photographie du 17 novembre 2018

Rue Neyret, l’emblématique regard vairon de Davis Bowie par Big Ben

Dans la rue Neyret, tout au fond les yeux (faussement) vairons de David Bowie nous contemplent, à proximité de l’ancienne École des Beaux-Arts,  bâtiment d’une laideur réjouissante que nous pouvons admirer avant sa démolition/requalification en résidence de luxe privée.

Cette œuvre est emblématique du street-art lyonnais. Présente ici depuis des années. Réalisée par Big Ben, l’un de ses plus attachants artistes.

Les yeux de Bowie par Big Ben, rue Neyret, Lyon
Les yeux de Bowie par Big Ben, rue Neyret, Lyon

En face, une église qui a fait l’objet d’un guerre à la Don Camillo entre laïcs et cathos, son entrée demeure perchée (et inaccessible) dans le vide, l’autorisation de construire un escalier n’a jamais été accordée. Des 3 églises existant sur les pentes, deux sont condamnées, seule l’église néo-gothique Saint Polycarpe fonctionne.

Les escaliers à droite de l’église sont aussi le lieu de nombres de graffitis.

Rue Caponi

Entre la rue Imbert-Colomès et la rue des Tables Claudiennes, la minuscule rue Caponi qui se termine en escaliers comporte quelques curiosités, dont une encadrée, qui résistent depuis quelques années.

Autour de l’esplanade de la Grande Côte

Tout en haut de la Montée de la Grande-côte, après avoir gravi les escaliers du jardin du même nom, vous arrivez sur une esplanade avec une très belle vue sur Lyon, masquée en partie par les mûriers du jardin depuis qu’ils ont beaucoup poussé. Pour bénéficier pleinement de cette vue sur le fleuve, la cathédrale Saint-Jean, les dômes du nouveau Conseil Régional, la zone Seveso de Feyzin et les Alpes, il vaut mieux monter un peu, désormais.

Le Montana : La terrasse de ce café-restaurant resté populaire, avec ses habitués, est sublimissime, idéale pour une pause déjeuner, un café ou une mousse fraîche.

Dans le voisinage de cette esplanade, plusieurs « spots » plus ou moins réguliers.

Pied de l’esplanade

L’esplanade offre une vue splendide sur Lyon côté Saône. Le mur à l’aplomb de la terrasse comporte très souvent de grands tags ou collés.

Esplanade de la Grande-Côte, 28 avril 2018

 

Jeune homme tremblé par Bawo ? — Esplanade Grande-Côte, 28 avril 2018

 

Œuvre street-art de Big Maské, dans le couloir sans escalier de l'esplanade de la Grande Côte, photographie du 28 août 2018
Œuvre street-art de Big Maské, dans le couloir sans escalier de l’esplanade de la Grande Côte, photographie du 28 août 2018

 

Esplanade de la Grande-Côte, 28 avril 2018

49, rue du Bon Pasteur : fresque collée de THTF

En continuant par la rue du Bon Pasteur quelques dizaines de mètres, on arrive à cette fresque, qui date de plusieurs années, très dégradée.

Street art Lyon - Fresque en papiers collés du 49 rue des pierres plantées

Curiosité : c’est une fresque toute en papiers collés sur la façade d’une petite maison d’un étage.

Coin rue Jean-Baptiste Say et rue de Crimée

Le mur d’enceinte d’une maison abandonnée qui depuis des années reçoit des œuvres passionnantes. Il y a eu très longtemps ce portrait de l’acteur Michel Simon.

Street-art Lyon visite - Michel Simon - rue de Crimée - 17 novembre 2012
Portrait de Michel Simon – rue de Crimée – 17 novembre 2012 — Œuvre disparue

Ce mur a reçu ensuite un portrait remarquable de Paul Bocuse, créé par le street-artiste Sufyr.

Paul Bocuse par SAFYR, photo du 14 septembre 2018, angle rues Crimée et JB Say
Paul Bocuse par SUFYR, photo du 14 septembre 2018, angle rues Crimée et JB Say

À proximité, un lieu alternatif, La coopérative du zèbre. Le mur en face reçoit aussi beaucoup de graffitis.

Place des Tapis, fresques Mur69

Grande fresque

L’association Mur69 de promotion du street-art a imaginé cette grande fresque de 120m2 sur les 4 étages d’une façade aveugle d’immeuble, avec l’aide de la société propriétaire et de la mairie d’arrondissement. Chaque année, elle invite un nouvel artiste à recomposer entièrement la fresque. En 2017, c’était au tour d’une valeur montante du street-art, Kalouf :

Fresque de Mur69, composée en 2017 par Kalouf, place des Tapis, photo du 16 mai 2017
Fresque de Mur69, composée en 2017 par Kalouf, place des Tapis, photo du 16 mai 2017

Fresque Mur69 des enfants

Juste à côté, rue Jacquard, une fresque a été réalisée par les enfants du quartier et leurs parents avec l’aide de pros du street-art.

Autour de la traboule des Voraces

Fresque de la maison menacée angle rue Diderot et rue Pouteau

C’est une fresque créée par le propriétaire d’une maison accrochée à la pente, dans le virage de la rue Pouteau, début rue Diderot.

Maison taguée coin rues Pouteau et Diderot

Cette maison est menacée par un projet de résidence haut de gamme par un grand groupe de BTP français.

Nombreux autres tags éphémères dans le coin : dans l’escalier qui va au jardin, ainsi que dans les angles de rue.

Au coin de la rue Imbert Colomès et de la rue Pouteau, un espace d’expo photos et autres travaux très en lien avec le quartier.

Traboule des Voraces

Célèbre pour son incroyable architecture, elle est aussi, tout au long de ses escaliers et recoins, un repaire de graffitis. Notamment en bas à droite et gauche de l’escalier principal, puis au niveau en-dessous vers les boîtes aux lettres. Cette remarquable œuvre de Yëp_graphiks est était collée sur les tags peints tout autour des boîtes aux lettres. Vous retrouverez peut-être Yëp_graphiks ailleurs dans Lyon, ou Zurich, Genève, Vienne (Autriche), Venise, Vérone, Padoue.

Œuvre de Yëps_graphiks, traboule des Voraces, photographie du 4 mars 2019
Œuvre de Yëp_graphiks, traboule des Voraces, photographie du 4 mars 2019

Rue Lemot : la fresque « garage »

On monte la rue Diderot (en laissant la rue Pouteau qui continue sous forme d’escaliers). On arrive sur une des plus belles places de Lyon, la place Colbert. Il y a un chouette bar alternatif qui tient terrasse dès qu’il fait beau. Vue sublime sur l’est de Lyon (le crayon et autres tours de Part-Dieu, les Alpes, les tours de refroidissement de la centrale nucléaire du Bugey à 35 km de Lyon).

On prend la rue Lemot vers le bar. On monte, la fresque est à gauche, avant le virage.

Fresque permanente sur un garage rue Pierre Lemot - Photo prise en 2012
Fresque permanente sur un garage rue Pierre Lemot – Photo prise en 2012

Très vaste, lumineuse. Avec un peu de chance, vous verrez quelqu’un entrer ou sortir sa voiture du garage à travers la fresque.

Autour de la place Rouville

Accès soit en montant la rue de l’Annonciade depuis la place Sathonay ou la rue Burdeau, soit en descendant de Croix-Rousse par les Chartreux.

Place Rouville, la « classique » fresque Keza

Keza est connu depuis moitié des années 2010 pour ses silhouettes d’oiseaux découpées dans 33 tours. Ici, place de Rouville, il en a composé toute une fresque, sur le mur à l’angle du parapet. Fresque devenue un classique de street-art lyonnais.

Fresque de Keza, Lyon, place Rouville — Photographie du 10 février 2018
Fresque de Keza, Lyon, place Rouville — Photographie du 10 février 2018

 

Fresque de Keza (détail), Lyon, place Rouville — Photographie du 10 février 2018
Fresque de Keza, Lyon, place Rouville

De plus, l’endroit offre un point de vue incroyable et inhabituel sur la ville.

Escalier coloré Prunelle

Quelques années avant l’association du bas des pentes, les habitants de la rue Prunelle et du voisinage ont entrepris de décorer cet escalier de la rue Prunelle, avec l’aide de Genaro Lopez, un directeur artistique. Le résultat est tout aussi convaincant, on peut agir sur son environnement.

Escalier coloré rue Prunelle, photo 2018
Escalier coloré rue Prunelle, photo 2018

 

Autres quartiers de Lyon

Guillotière et 7ième

Beaucoup de graffitis dans ce quartier.

Paul Bocuse par Rocky, rue de la Thibaudière, le 9 juin 2019
Paul Bocuse par Rocky, rue de la Thibaudière, le 9 juin 2019

Saint-Georges

Quelques lieux greffés, notamment autour du très cinématographique Café du Soleil au pied de la romantique montée du Gourguillon.

Voir notre galerie de photos « Street art Lyon » ici : https://www.lyon-visite.info/galerie-street-art-lyon/

Bonne découverte des graffs et du street-art sur les pentes de la Croix-Rousse.

Quelques disparus remarquables

Paul Bocuse par SAFYR, photo du 14 septembre 2018, angle rues Crimée et JB Say
Paul Bocuse par SUFYR, photo du 14 septembre 2018, angle rues Crimée et JB Say

 

Tryptique de THTF surmonté dans le linteau d'un oiseau vinyle de Keza — Photographie du 25 octobre 2013
Tryptique de THTF surmonté dans le linteau d’un oiseau vinyle de Keza — Photographie du 25 octobre 2013

 

Street art Lyon, chanteuse Place Chardonney, à proximité de l'excellent club de jazz La clef de voûte, 6 février 2013
Street art Lyon, chanteuse Place Chardonney, à proximité de l’excellent club de jazz La clef de voûte, 6 février 2013

Œuvre en entête de page : les auteurs en sont toto_ld et spiderlyon 


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Mur peint des Canuts – Croix-Rousse plateau

La Croix-Rousse est un lieu un peu « à part » de Lyon, sur l’une de ses deux collines (l’autre est Fourvière). On peut y passer un samedi après-midi à la découverte du travail des ouvriers canuts, de l’esprit révolutionnaire d’alors (désormais bobo-populo), du A NE PAS RATER mur peint des Canuts….. et terminer par un lèche-vitrine ou une bière dans un de ses cafés branchés.

L’itinéraire


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Comment y aller ?

L’accès le plus simple est le métro Ligne C, arrêt Croix-Rousse.

On peut aussi monter ou descendre à pied par la Montée de la Grande Côte. L’occasion de profiter de ses boutiques artisanales, de ses jolies façades ocres et de la magnifique vue depuis l’esplanade près du café Le Montana.

Le mur peint des Canuts

Visiter Lyon : le mur peint des canuts Croix-Rousse
Le mur peint des Canuts vu en entier

C’est le mur peint plus connu de Lyon. Il a favorisé la naissance des suivants. Les raisons de son succès public ? Sans doute l’osmose entre cette représentation géante et très vivante de la Croix-Rousse et ce que ce quartier de Lyon est en vrai. On y retrouve des vrais habitants du quartier et nombre de ses emblèmes, le tout fondu dans cette grande fresque devant laquelle on reste longtemps, comme un globetrotter devant une mappemonde. C’est aussi son gigantisme, c’est le plus grand d’Europe.

Vous connaissez le principe des murs peints, bien sûr puisque vous vous êtes déjà fait « avoir » par l’effet « trompe l’oeil » d’un mur peint, par exemple celui de la place Ennemond Fousseret, une bâche flottant devant un échafaudage (voir notre itinéraire Murs peints des quais de Saône). L’effet trompe l’oeil est particulièrement utilisé sur le mur peint des canuts pour accentuer l’effet face à face que l’on ressent devant cet escalier qui monte dans la façade. Escalier qui, rappelons le tout de même, est une spécialité des Pentes de la Croix-Rousse.

Le mur peint des canuts en est à sa troisième version (1987, 1997, 2013). Dans le passage sous le mur, les versions antérieures sont représentées.

Un discret hommage y est rendu à l’ONG Habitat et Humanisme via une petite plaque que l’on peut voir peinte en haut à droite de la première volée d’escaliers (au-dessus de la voiture dans la photo ci-dessous). Cette ONG oeuvre efficacement à aider au logement des personnes en difficulté.

Visite Lyon : Mur peint des canuts (extrait) avec la plaque Habitat et humanisme
Un extrait avec un vélo’v, Guignol, une famille, un peintre, le chanteur de rue Jean-Marc Le Bihan, etc.

La maison des Canuts : voir des métiers à tisser fonctionner

Située 12 Rue d’Ivry, elle offre des visites commentées permettant de voir le fonctionnement de vrais métiers à tisser d’époque. Visite payante fort intéressante. De 11h à 15h30 du lundi au samedi, la visite dure 50 minutes.

Statue des amoureux chantant le Chant des Canuts

Elle est située au 119 boulevard de la Croix-Rousse, dans le jardin attenant à la mairie du 4e arrondissement. Ce chant composé par Aristide Bruant en 1894 est un peu devenu (après coup puisque les révoltes sont antérieures) emblématique des ouvriers canuts. La statue a été réalisée en 1984 par Georges Salendre. Un extrait du Chant des Canuts :

Pour chanter Veni Creator
Il faut une chasuble d’or.
Pour chanter Veni Creator
Il faut une chasuble d’or.
Nous en tissons…
Pour vous, grands de l’Église,
Et nous, pauvres canuts,
N’avons pas de chemise.

 

C’est nous les canuts,
Nous sommes tout nus.
C’est nous les canuts,
Nous allons tout nus.

Le Gros Caillou

C’est vraiment un gros caillou ! On n’en connaît pas l’origine avec certitude. Sans doute glaciaire. Il est un des lieux les plus connus de la Croix-Rousse, à l’extrémité est du boulevard de la Croix-Rousse et d’une jolie promenade récemment créée sur le parking souterrain. Lieu connu sans doute car il offre une vue sublime sur tout l’est de Lyon, jusqu’aux Alpes par vue dégagée. Sans doute aussi car les enfants peuvent grimper dessus pendant que leurs parents sont assis à la belle terrasse du Café du… Gros Caillou, évidemment.

Bonne visite de la Croix-Rousse et de son mur des Canuts.

Visiter Lyon en 2 jours

Organisez votre week-end à Lyon pour en voir le meilleur : Vieux Lyon, Croix-Rousse, traboules, musées d’art, murs peints, la Résistance.

En 2 jours, en week-end comme en semaine, vous aurez le temps de découvrir d’abord l’exceptionnel patrimoine architectural de Lyon et une partie de ses beautés artistiques, à moins que vous préfériez vous intéresser à son passé durant la Résistance :

  • Le Vieux Lyon, ses traboules et ses cours Renaissance
  • Fourvière, son sublime point de vue sur Lyon jusqu’aux Alpes
  • Croix-Rousse, l’autre quartier historique et ses traboules
  • Le street-art à Lyon
  • Les rives de Saône avec leurs murs peints et leurs marchés
  • Confluence, le nouveau quartier de Lyon à la renversante architecture
  • Les Musée des Beaux-Arts ou d’Art Contemporain et le Parc de la Tête d’Or
  • Le Fort Montluc, le Mémorial Jean Moulin, le Centre National de la Résistance

Programme à adapter en fonction de la météo… Notre conseil le plus important est de visiter le Vieux Lyon lorsqu’il y a du soleil, vous profiterez le mieux de la grande beauté de ses cours Renaissance.

Idéalement, votre programme pourrait être :

Samedi matin (ou 1er matin) : traboules Vieux Lyon et Fourvière

Lyon vue de Fourvière
Lyon vue de Fourvière

Samedi après-midi (ou 1er après-midi) : Croix-Rousse

  • Rejoindre la place des Terreaux, admirer son incroyable fontaine initialement destinée à Bordeaux par Bartholdi
  • Puis suivre notre itinéraire parcours gratuit Traboules des pentes de la Croix-Rousse
  • Vous souhaitez un guide ? Réservez notre visite guidée Croix-Rousse
  • Si vous êtes amateur de photo et peinture actuelles, profitez en pour jeter un coup d’oeil à la dizaine de galeries d’art contemporain de la rue Burdeau
  • Boire une bière ou un bon verre près du Gros Caillou en profitant du soleil couchant sur l’est de Lyon (les Alpes sont visibles asses souvent)

Ou samedi après-midi (ou 1er après-midi) : La Résistance, Fort Montluc, Jean Moulin

Attention, cette visite ne peut être faite que le samedi

  • Prison Fort Montluc OU Mémorial Jean Moulin, voir notre parcours La Résistance, prison Montluc et mémorial Jean Moulin, il est impossible de faire les deux en une demi journée
  • et Centre d’histoire de la résistance et de la Déportation, 14 avenue Berthelot (tramway T2, arrêt Centre Berthelot)

Dimanche matin (ou 2e matin) : street-art ou murs peints et marchés des quais de Saône

Café et/ou petit déjeuner dans l’un des nombreux coffee-shop de la place du Forez ou bien en terrasse place Sathonay puis suivre notre parcours street-art sur les pentes de la Croix-Rousse.

ou bien :

Café et/ou petit déjeuner au bar sur le quai Saint-Antoine

  • Marché du quai Saint-Antoine
  • Bouquinistes du Quai de la Pêcherie et mur peint des écrivains
  • Mur peint des Lyonnais : pour ces murs peints voir notre itinéraire Murs peints des quais de Saône
  • Puis passer de l’autre côté de la Saône pour « faire » les deux marchés, celui de l’artisanat et surtout celui de la création (peinture) jusqu’à la passerelle du Palais de Justice
  • Déjeuner s’il fait froid rue Mercière ou, s’il fait beau, sur un des bateaux restaurant des Berges du Rhône (prendre la passerelle du Collège)

Dimanche après-midi (ou 2e après-midi) : Confluence ou Musée des Beaux Arts ou Parc de la Tête d’Or

  • Berges du Rhône
    Berges du Rhône

    s’il fait beau, deux possibilités :

  • ballade dans le nouveau quartier Confluence et son incroyable succession de bâtiments conçus par des grands noms de l’architecture contemporaine : voir notre parcours gratuit Confluence ou réservez votre visite guidée de Confluence
  • ou ballade sur les berges jusqu’au Parc de la Tête d’Or, ses incroyables serres tropicales et ses roseraies et terminer par une expo au Musée d’Art Contemporain situé en bordure du Parc (il y en a une bonne partie de l’année). Voir notre parcours gratuit du Parc de la Tête d’Or
  • s’il pleut ou fait froid visiter le Musée des Beaux-Arts, c’est le deuxième de France après le Louvre.

Plan des principales visites de Lyon :


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Bon séjour à Lyon en week-end ou en semaine

 

Parcours Croix-Rousse et Pentes par les traboules de la soie

Traboules signifie « passer à travers ». Les pentes de Croix-Rousse sont tissées de ces passages. Leur réseau a été utilisé par les canuts durant les révoltes ouvrières du 19e siècle et par les résistants en 39-45. Ici il y avait aussi le sanctuaire romain où a été suppliciée Blandine. Ici aussi, on a les plus belles vues sur Saône et Rhône. Beaucoup de raisons de parcourir ces traboules…..

Croix-Rousse où les places sont de village,
où les ruelles galopent l’amble,
où les coffee-shops serpentent en pente,
Croix-Rousse kaléidoscope de vues sur les fleuves
et sur l’autre colline à genoux,
soie et révoltes ouvrières écrites dans sa pierre,

graffitis cabotins, écolos, niques aux algorithmes,
Croix-Rousse gargarisée, parisianisée, gentrifiée,
mais Croix-Rousse citronnée.

Vue sur le Rhône et Part-Dieu depuis Croix-Rousse
Vue sur le Rhône et Part-Dieu depuis Croix-Rousse

Nota : Après 11 années, ce parcours est enfin complet ! Merci à vous d’avoir attendu. Il intègre maintenant Gros caillou, place Bellevue, traboules des Voraces, Imbert Colomès, galeries rue Burdeau, passage Thiaffait, traboule des Capucins.

Parcours de visite de Croix-Rousse

Durée : 2 à 3 heures

Difficulté : importante (nombreux escaliers)

Départ : Place des Terreaux

Variante : faire uniquement la descente en partant de la station de métro Croix-Rousse

 

Place des Terreaux

C’est non loin d’ici qu’était le confluent du Rhône et de la Saône à l’époque romaine. Cet endroit s’appelait alors Condate, le confluent. La ville de Lyon était alors sur la colline de l’autre côté de la Saône. Puis, après les invasions barbares, en bas sur sa rive droite, c’est le Vieux Lyon d’aujourd’hui. Les fossés des fortifications du 13e siècle bouchés de terre plus tard ont donné leur nom au quartier.

Fontaine Bartholdi

Commandée par Bordeaux au sculpteur de la statue de la Liberté, elle a « atterri » à Lyon, à l’extrémité de la place des Terreaux, face à l’Hôtel de Ville. Elle a été déplacée au milieu de la place lors de son aménagement sous Michel Noir. Elle répond à la petite fontaine dans la cour du Musée des Beaux Arts.

Fontaine Bartholdi - Place des Terreaux
Fontaine Bartholdi – Place des Terreaux

Hôtel de Ville

L’Hôtel de Ville où… non non ne s’est pas marié Henri IV le 17 décembre 1600 avec Marie de Médicis (contrairement à notre première version, merci Lamborot de nous l’avoir signalé) puisqu’ils se sont mariés à la Cathédrale Saint Jean et que la construction de cet Hôtel de Ville a commencé 46 ans plus tard.

Cloître du Musée des Beaux-Arts

Le cloître du musée des Beaux-Arts recèle un merveilleux jardin émaillé de statues. On y accède par un portail au milieu de la place. On mettra à la terrasse de la cafeteria pour profiter de la paix de cette cour arborée en plein centre de Lyon.

Passage Sainte-Marie des Terreaux

Prendre la rue Sainte-Marie des Terreaux (à côté de la pharmacie). On longe des kebabs très nombreux dans ce quartier et on traverse la rue Sainte-Catherine, rue des bars de nuit. Monter les escaliers jusqu’à une petite place. Ce sont vos premiers escaliers au flanc des pentes, il y en aura d’autres jusqu’au plateau. Ces escaliers entre des immeubles sont typiques des traboules des pentes. Prendre à droite après le magasin de bières sans entrer sur la place.

Nota : hélas, le portail de cette traboule est de plus en plus souvent clos. Vous pouvez accéder dans l’autre sens, depuis le 6 rue des Capucins.

Traboule vers le 6 rue des Capucins

On entre par cette courte traboule dans une cour, une des rares sur les pentes qui ait fait l’objet d’un aménagement qui la fait ressembler à une cour italienne avec ses arbustes. A certaines heures, il y a une lumière d’une douceur magnifique dans cette cour. Sortir par la sortie opposée. On est 6 rue des Capucins. Prendre à gauche.

Aller tout droit jusqu’aux feux, traverser et continuer par la rue Sergent Blandan jusqu’à la place Sathonay.

Place Sathonay

Cette place est une des plus belles de Lyon. Vivante toute l’année, plus encore l’été, elle s’échappe vers le haut par un escalier qui mène au jardin des plantes et l’amphithéâtre des Trois Gaules. Au centre de la place, une statue du sergent Blandan, qui s’est fait tué en Algérie durant la conquête coloniale, mais bravement (voir sur son piédestal la phrase qu’il prononça à ses collègues).

La mairie du 1er arrondissement est au fond de la place. Sur sa façade, une œuvre street-art au pochoir de l’artiste lyonnais Don Matteo, hommage au chanteur du projet musical Slow Joe and the Ginger Accident.

Le chanteur Slow Joe par Don Mateo, mairie du 1er, place Sathonay, photographie du 27 août 2018
Le chanteur Slow Joe par Don Mateo, mairie du 1er, place Sathonay, photographie du 27 août 2018

La bâtiment de la mairie du 1er était le local où l’on chouchoutait les plants avant de les transplanter dans le jardin des plantes, avant que celui-ci ne fut déménagé au Parc de la Tête d’Or, après deux tempêtes successives qui l’avaient dévasté. 

Un des deux lions de la place Sathonay (les canards sont en plus)
Un des deux lions de la place Sathonay (les canards sont en plus)

De part et d’autre de l’escalier, admirer deux remarquables lions, fondus au Creusot, d’où jaillit un élégant filet d’eau. Avec un peu de chance en été, si vous vous installez à la terrasse du café à côté, vous verrez à un moment ou un autre une personne s’arrêter pour se rafraîchir à l’un de ses filets d’eau.

En parlant de rafraîchissement, il y a sur cette place un excellent glacier.

On vous déconseille par contre, sauf en cas d’urgence absolue, les WC publics situés dans la partie droite de l’escalier.

Fréquentes expositions photos dans la salle de la mairie au milieu de l’escalier, à gauche.

Montée de la Grande Côte

Traboule du 7 rue Termes à la montée de la Grande Côte

On quitte la place Sathonay par une manoeuvre délicate. Prendre la rue Poivre au-dessus du commissariat. Aller jusqu’aux escaliers au fond de la rue, monter jusqu’à la rue Terne. Là, traverser la rue en faisant hyper attention, ou au besoin en redescendant emprunter le passage clouté vers les feux. Aller jusqu’au 7 de la rue Terme. Appuyer sur le bouton portier, ça doit s’ouvrir, poussez, vous voilà dans votre première vraie traboule.

La montée de la Grande Côte

Cette montée très vivante qui a été entièrement refaite ces dernières années est devenue une merveille, surtout dès que le soleil anime les façades colorées dans des tas d’ocres différents. Nombre de petites boutiques d’arts, d’artisanat, librairies alternatives, bars cosys, se sont installés ici. Pas de doute, on est sur les pentes.

Un laboratoire de l’ESS

Redescendez de quelques mètres jusqu’au 95. Vous êtes en face de la première initiative de coopérative ouvrière de France. Basée sur les idées de Fourier, son but était de pallier aux conditions de vies extrêmement difficiles des familles d’ouvriers, notamment les canuts, en proposant des denrées à prix coûtants. Cette coopérative a eu une grande importance à l’époque. Une plaque en façade rappelle le nom de ses créateurs. Elle s’appelait « Le commerce véridique et social ».

C’est aussi l’occasion d’évoquer la vie du quartier au 19e siècle qui concentrait une grande partie des canuts de Lyon. Des milliers d’ouvriers travaillaient au domicile de maîtres canuts qui avaient installés à leur domicile quelques métiers à tisser, les bistanclaques (onomatopée du bruit qu’ils faisaient). Ces domiciles étaient très haut de plafond pour permettre d’y construire les métiers à tisser. Ils sont devenus des appartements que l’on appelle « canuts », souvent complétés d’une mezzanine, grâce à la hauteur de plafond. Les maisons plus riches se signalent par des fenêtres à meneaux.

Montez tout doucettement la montée de la Grande Côte en vous régalant des courbes féminines dessinées par les alignements de façades colorées. S’il fait soleil, c’est merveille.

Amphithéâtre des Trois-Gaules

A l’arrivée rue Burdeau, vous tournez à gauche pour redescendre quelques dizaines de mètres puis remonter jusqu’à l’amphithéâtre des Trois Gaules qui, à lui tout seul, mériterait de longues explications. Vous trouverez sur le web des explications sur l’amphithéâtre lui-même, le complexe politico-religieux auquel il appartenait, le sanctuaire des Trois-Gaules, et à l’histoire (sauvage) de Blandine qui fut massacrée ici pour ses croyances.

Ce site devrait dans les années qui viennent évoluer avec la démolition de l’ex École des Beaux-Arts (le bâtiment hideux au-dessus). Il y avait été prévu une trouée verte dans le prolongement du Jardin des Plantes (c’est ici qu’étaient au 19e les plantes qui sont maintenant dans les serres du Parc de la Tête d’Or, elles y furent déménagées suite à deux tempêtes qui avaient tout ravagé). Le projet a été abandonné au profit d’une résidence de luxe qui fait l’objet de recours pour le contrer.

Or donc, dans cet amphithéâtre se réunissaient chaque 1er août les représentants des 60 nations des Trois Gaules. Elles présentaient leurs doléances qui étaient transmises à Rome et Rome y manifestait son autorité, surtout à travers le culte religieux qui lui était rendu. Il y avait des fêtes, des joutes de poésie, des sacrifices. En particulier, en 177, celui de Blandine et de ses amis chrétiens. Le bourreau l’égorge, son corps et celui de ses compagnons sont brûlés et leurs cendres jetées dans le Rhône. 

Remontez maintenant l’escalier qui est sur le flanc droit de l’amphi. En dessous de vous, vous avez le tunnel routier qui monte à la Croix-Rousse, sur l’emplacement d’une des deux ficelles qui desservaient la colline. Vous longez une école maternelle et primaire. Quel plaisir d’apprendre ici !

Jardin et esplanade de la Grande-Côte

Vous débouchez rue des Tables Claudiennes et vous prenez à droite jusqu’à la montée de la Grande-côte dont vous reprenez l’ascension à travers le jardin de la Grande-Côte. Référence à l’histoire de la soie, il a été planté de muriers, lesquels servaient à élever les vers à soie.

La vue depuis l'esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice
La vue depuis l’esplanade de la Grande-Côte : cathédrale Saint-Jean, hôtel de région, Saône, Feyzin, passerelle du palais de Justice

Après un escalier ardu à travers le jardin des pentes, vous arrivez à l’un des plus beaux points de vue de Lyon. Cette esplanade à l’intersection de la rue des Pierres Plantées, de la rue Jean-Baptiste Say et de la rue du Bon Pasteur n’a pas de nom.

Les arbres qui ont beaucoup grandi cachent désormais une partie du panorama. Vous aurez une bien meilleure vue depuis le milieu de la rue des Pierres Plantées. En face de vous, la Saône, Fourvière, le Vieux Lyon.

La terrasse du café-restaurant du Montana est un pur bonheur pour un arrêt café ou tajines et couscous.

Plateau de Croix-Rousse, fruits de mer et murs peints

Variante de ce parcours : on peut commencer la visite ici, en montant à métro.

En haut de la rue des Pierres Plantées, on est face au centre névralgiques de la Croix-Rousse : la place, le boulevard, la station de métro… Tous trois portent le même nom.

Sur le boulevard, un gros marché chaque jour, avec des producteurs de l’ouest lyonnais, de la vallée du Rhône et de Bresse. Des institutions lyonnaises comme le café Jutard avec ses plateaux d’huîtres le dimanche matin, le Chantecler, le café de la Soierie, un Ninkasi, la Grande Droguerie Lyonnaise où l’on trouve de tout. Plus loin la mairie du 4e avec une plaque commémorant les révoltes ouvrières de 1831 et 1834.

Jacquard, métier à tisser et révoltes ouvrières de 1831 et 1834

La statue de Jacquard, inventeur du métier à tisser éponyme, est au milieu de la place de Croix-Rousse. Celui-ci utilisait des cartes perforées inventées par Vaucanson, comme l’orgue de Barbarie, qui seront utilisées plus tard comme mémoires de travail des premiers ordinateurs. Il y aura jusqu’à 30.000 de ces métiers dans Lyon et près de 100.000 dans les environs. Tout cela constituait la « Grande Fabrique ».

Un ouvrier (surnommé le « canut ») au lieu de plusieurs suffisait à manœuvrer ce métier, d’où les révoltes des Canuts et les premières manifestations de destruction de machines dans le pays, à l’image des ouvriers luddites en 1811 en Angleterre. Cette invention marque l’arrivée en France de la première révolution industrielle née de l’autre côté de la Manche.

Première révolte en 1831

Du 21 novembre au 3 décembre.

Côté armée : 30000 soldats, 100 morts et 263 blessés.

Côté canuts : ils sont 40000. 60 morts et 140 blessés. Ils prennent la ville le 23 novembre, sans suite.

Deuxième révolte en 1834

Du 9 au 15 avril.

Côté armée : 10000 soldats, 131 morts et 192 blessés

Côté canuts : 190 morts et 10 000 prisonniers (jugés l’année suivante à Paris dans un procès énorme)

Adolphe Thiers, alors ministre de l’intérieur, réprime la révolte dans le sang en faisant se retirer la troupe hors de la ville puis en la reprenant.

Place des Tapis

C’est le Vieux Port de Croix-Rousse, avec ses terrasses aux chaises pliantes, dont celle du très populaire Paddy’s Corner où la Guinness coule à flot en guise de Pastis. On peut y rencontrer Cyril, un génial créatif fou de photo à la chevelure de Persée, avec ses appareils photo origami et do it yourself, dont un sublissime Cabu, hommage au dessinateur.

Mur peint street-art

En face, le spectaculaire mur peint street-art sur 5 étages, renouvelé chaque année par l’association MUR69 qui en confie la réalisation à un artiste différent.

Statue le Chant des Canuts

À un coin, pieds dans l’eau, la deux fois émouvante statue œuvre des sculpteurs Georges Salendre, Da Fonseca et Hamelin. Une première, par la tendre posture de son couple enlacé, évoquant les couples d’ouvriers travaillant ensemble aux métiers à tisser. Une seconde pour son hommage au Chant des canuts, l’hymne de Croix-Rousse, composé en 1894 par Aristide Bruant.

Statue Le chant des Canuts, place des Tapis
Statue Le chant des Canuts, place des Tapis

Le printemps de Georges Salendre

À l’autre coin, une petite statue « Le Printemps » du même Georges Salendre, également auteur de « L’homme de pierre », place Bellecour.

Les cocons

Hommage à la soie et particulièrement à la sériculture, les gros objets de pierre en forme de cocons de ver à soie disséminés sur la place. Ils font le bonheur des enfants dont les parents sont attablés en face.

La crieuse de Croix-Rousse

Une fois par mois, dans sa tenue de gendarme, porte-voix à la main, la comédienne Valérie Niquet, montée sur une estrade, donne voix publiquement sur cette place au billets que « les gens », madame et monsieur tout le monde, lui déposent dans 7 8 boîtes aux lettres installées dans le quartier. 

Portrait de Valérie Niquet, crieuse publique

Mur peint des Canuts

Le plus connu et le plus spectaculaire mur peint de Lyon est à 300 mètres, au 36 Boulevard des Canuts. À ne pas rater.

Nous lui avons consacré toute une page du site : https://www.lyon-visite.info/mur-peint-canuts-croix-rousse/

San Antonio, alias Frédéric Dard

Adresses : 6 rue Calas et square Frédéric Dard

Revenant du mur peint des Canuts, on peut s’offrir un minuscule détour par le n°6 rue Calas, rendre salut à l’ami Frédéric Dard, qui crécha là de 44 à 49, on lui a même mis une plaque.

Plaque du square Frédéric Dard pendant la fête foraine de la Vogue des marrons
Plaque du square Frédéric Dard pendant la fête foraine de la Vogue des marrons

Puis rejoindre le Gros Caillou par le square qui porte son nom, en face de deux institutions du quartier, le Diable rouge, une cave à bières belges, et Le café de la crêche, un vrai café populo où, un lundi soir par mois, on chante le répertoire français avec l’attachante artiste Magali Berruet à l’accordéon.

Gros Caillou

Ce banal rocher est le Sacré Cœur de Croix-Rousse, son Notre-Dame de la Garde. Le quaternaire l’a oublié là, tel E.T. laissé seul sur Terre. À l’époque, les glaciers des Alpes arrivaient jusqu’ici. Il est en « quartzite triasique métamorphique », roche compacte et dure, et sert de piédestal aux gônes — les gamins dans le pâtois lyonnais — qui jouent dessus. Il a été découvert en 1862 lorsque l’on a construit le funiculaire de la Croix-Rousse.

Alexandre, guide conférencier Lyon Visite, devant le gros caillou de Croix-Rousse anime une visite

Place Bellevue

Deuxième point de vue remarquable de cette visite. Une vue plongeante sur le Rhône et ses eaux vert sombre, le Pont de Lattre au sortir du Tunnel de la Croix-Rousse qui est juste en-dessous, les berges aménagées où se pressent Vélo’v et rollers, les berges plus « sauvages » où l’on entend au printemps les grenouilles, tout le sixième arrondissement, plus loin Villeurbanne est ses  Gratte-Ciel bien visibles, à gauche le Parc de la Tête d’Or, son lac et son île.

On reste là un moment, étrangement saisi par cette vue surplombante peu courante.

Traboules des Voraces, Imbert-Colomès et Tables Claudiennes

Elles sont deux qui vont vous emmener de la place Colbert à la place Chardonnet. La traboule des Voraces et sa cour est un bi-jou-ab-so-lu, le point d’orgue de votre visite de Croix-Rousse.

Traboule et cour des Voraces

Accès : Cour des Voraces, 9 rue Diderot, en bas de la place Colbert — Ou 19 rue Imbert-Colomès

Escalier monumental de la Cour des Voraces
Escalier monumental de la Cour des Voraces

La cour date de 1840. Quand on arrive par la place Colbert, on prend en plein chou le formidable escalier de 6 étages et ses volées. La traboule plonge dans le ventre de l’immeuble, sinue à gauche, à droite, débouche 3 ou 4 niveaux plus bas au 19 rue Imbert-Colomès, ou bien au 14bis montée Saint-Sébastien. On a froid, on a chaud, ce sont des frissons de fraîcheur et d’émotion. Les êtres qui ont construit ça ne pouvaient pas être tout à fait mauvais.

Parlons d’eux, de ces Voraces. De ces ouvriers qui s’étaient donnés ce surnom, qui s’étaient regroupés secrètement, depuis 1791 la loi Le Chapelier leur interdisait. En 1848 et 1849, ils ont gagné leurs galons à jamais dans les révoltes républicaines. Leur organisation sera l’une des bases des futurs syndicats, coopératives, mutuelles.

On sort rue Imbert Colomès et, ni une ni deux, on s’engouffre dans la traboule en face, au n°20.

Traboule Imbert Colomès – Tables Claudiennes

Accès : 20 rue Imbert Colomès au 55 rue des Tables Claudiennes

On ressort au 55, rue des Tables Claudiennes. Cette succession de traboules depuis la place Colbert est, avec la Grande traboule du Vieux Lyon, des plus jolies qui soient, un passage dans le temps de la soie.

Les Tables Claudiennes

La rue des Tables Claudiennes ne tire pas son nom d’une chanson de Claude François, mais d’une table de bronze portant un discours de l’empereur romain Claude, né à Lugdunum, petit-fils d’Antoine et d’Octavie. Gribaud, un marchand de Lyon qui avait des vignes à cet endroit y découvrit cette table gravée en 1528. Dans ce discours furieusement important pour les locaux d’alors, les gallo-romains de Lugdunum, Claude leur donne le droit d’accéder aux fonctions publiques à Rome. Premier empereur né en dehors de Rome, donc en province, Claude était sensible au sort des provinciaux qu’étaient déjà — private joke pour les parisiens — les lyonnais.

Cafés-théâtres et cave de jazz

On se faufile le long de la fresque du théâtre Le nombril du monde, où Florence Foresti a débuté. Il voisine un autre bon lieu, Le théâtre des Clochards célestes. Place Chardonnet, on passe devant une cave de jazz envoûtante, La clef de voûte.

On descend l’escalier typique du quartier, à deux volées, à la façade très utilisée par les street-artistes.

Passage Thiaffait et escalier bleu

Galeries d’art rue Burdeau

Cette rue accueille une douzaine de galeries d’art contemporain, photo et peinture.

La galerie Le Réverbère (au 38) créée en 1981 par Jacques Damez et Catherine Dérioz est une des plus anciennes en France. Elle représente des photographes tels Bernard Plossu, Denis Roche, Alain Fleischer, William Klein, Xiao Zhang.

Au 19 rue Burdeau, un club de jazz historique, Bec de jazz, créé et animé par un autre personnage de Lyon, Tchangodei.

Au 17, un jardin contemporain fort réussi.

Passage Thiaffait

On emprunte l’un des deux escaliers, soit celui à l’aplomb de la rue Pouteau qu’une voiture a récemment embarqué, terminant sa course au fond, soit celui situé entre le 30 et le 32 de la rue Burdeau. Mieux, faites les deux si vous êtes amateur de street-art, ils sont en général très riches d’œuvres éphémères.

La quinzaine de boutiques-ateliers de ce passage constitue « Le village des créateurs ». Elles accueillent des créateurs de mode en phase de lancement de leurs produits. Un jeune stlyliste a ainsi repris les carnets de dessins de sa grand-mère, elle-même styliste, pour sa collection. La boutique au coin à la sortie vend l’ensemble des créations.

Prendre à gauche en sortant. Puis la rue Abbé Rozier.

Escalier bleu Passage Mermet

Accès : rue Leynaud, à droite de l’église Saint-Polycarpe

Ce passage Mermet était bien laid, jusqu’à ce qu’en mai 2019 les habitants du quartier peignent en bleu le nez des marches de cet escalier créé au 19ième siècle pour les besoins de la fabrique de la soie. Inévitable spot à selfies.

L'escalier bleu, passage Mermet
L’escalier bleu, passage Mermet

Street-art rue Abbé Rozier

L’angle avec la rue Donnée contient en permanence des œuvres de stret-art, notamment les vinyles découpés de Keza. Sur le mur en face, un « Droit dans le mur », il y en a quelques autres dans la ville.

Traboules des Capucins et de Thou

Traboule rue des Capucins

Accès : 22, rue des Capucins

Avant d’entrer dans la traboule, remarquer la chimère à tête de chien street-art au-dessus de la galerie d’art du 25. Une traboule très caractéristique en angle droit qui débouche au 5 rue Coustou par un escalier d’une quinzaine de marches.

On prend la rue Romarin à gauche et, au bout, la place Croix-Paquet, la rue qui descend à droite du jardin public, jusqu’à la rue de Thou.

Traboule de Thou et escalier carré

Traboule : 4 rue de Thou – 5 petite rue des Feuillants

Au 4, au centre de la traboule, un très bel escalier monumental et carré qui date du 17ième. Il est classé. Il appartenait au monastère des Feuillants.
Il arrive que la traboule ne soit pas accessible par le 4, faites le tour par la rue du Griffon ou la grande rue des Feuillants.

La traboule a 2 sorties, petite rue des Feuillants ou bien rue des Moirages, sortie que l’on vous recommande. Vous vous retrouvez dans une cour au pied d’un escalier qui vous mène place du Griffon, juste au-dessus de l’Opéra.

Visites guidées

Les guides conférenciers Lyon Visite vous guident toute l’année dans Croix-Rousse.

Visite guidée de Croix Rousse : Les traboules de la soie

Visite guidée street-art sur les pentes

Murs peints des quais de Saône et des pentes de Croix-Rousse – INFO : le mur des Lyonnais tagué

INFO : Le mur des Lyonnais tagué ! / UN CIRCUIT AVEC 4 MURS PEINTS, un escalier coloré, une fresque végétale. Dont le fameux Mur des Lyonnais à voir absolument. La balade mêle merveilleux quais de Saône et pentes de Croix-Rousse avec un sublime point de vue.

INFO SPÉCIALE : La Fresque des Lyonnais hélas bien ironiquement taguée

La célèbre fresque des Lyonnais — surnommée par les Lyonnaises et Lyonnais «la fresque des Lyonnais Célèbres» — a été taguée la nuit du 2 au 3 septembre 2023. Dans sa partie côté Saône, à l’endroit où Bertrand Tavernier est représenté avec sa caméra.

Ironie, elle l’a été avec un mot lyonnais lui-même très célèbre : le mot « Gone ».

Est-ce par l’un de ses propres gones ?

La mairie, la copropriété et CitéCréation, l’agence qui l’a réalisée, se penchent sur sa restauration. Sous 15 jours, est-il annoncé.

(photo d’avant le taguage)

Le circuit des murs peints des quais de Saône

Les murs peints de Lyon sont connus pour leur nombre, leur diversité et leur beauté. Créés en grande partie par la coopérative CitéCréation, ils font désormais partie du patrimoine de la ville. Quatre sont en bord de Saône, dont l’immense mur des Lyonnais. Un autre, végétal, et un escalier peint sur les pentes.

Mur peint des lyonnais célèbres, quai de Saône, Lyon 1er (croisement rue de la Martinière, quai Saint-Vincent)
Mur peint des lyonnais célèbres, quai de Saône, Lyon 1er (croisement rue de la Martinière, quai Saint-Vincent)

Nous vous proposons un circuit en deux parties :

  1. D’abord une boucle. Durée : une heure. Vous découvrirez quatre murs peints dont la fameux Mur des Lyonnais et l’immense Bibliothèque de la Cité.
  2. Puis une montée à travers un jardin vers la place Rouville avec un somptueux point de vue vers l’escalier coloré Prunelle et une fresque végétale.

On y va donc :


Mur peint des écrivains, quai de la Pêcherie

Mur peint des écrivains, Lyon
Mur peint des écrivains, Lyon, quai de la Pêcherie

On commence arbitrairement par le Mur des Écrivains, à l’angle rue de la Platière quai de la Pêcherie. Y figurent environ 300 écrivains lyonnais et des extraits de leurs textes.

Frédéric Dard, l’auteur de San Antonio, évidemment.

Louis Calaferte, l’auteur du sulfureux Septentrion, interdit sous Pompidou, de Requiem des innocents et La mécanique des femmes, et d’une œuvre de théâtre régulièrement jouée aujourd’hui, Miettes, Un riche, trois pauvres.

La poétesse de la renaissance Louise Labé :

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Antoine de Saint-Exupéry et Le Petit Prince :

Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

 

C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui rend ta rose importante.

 

Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.

Saint-Ex est une star des fresques, on le retrouve aussi sur le mur des Lyonnais célèbres.

Jean Reverzy, auteur notamment de Le passage, résistant et déporté au camp de Mauthausen.

Hubert Mingarelli, un bel écrivain contemporain à la prose retenue, auteur de romans de pères et de fils, de marins, de soldats, Une rivière verte et silencieuse, Quatre soldats, Le Jour de la cavalerie.

Cette herbe poussait si vite que personne ne jugeait utile de couper une herbe qui aurait repoussé le lendemain. Elle commençait derrière les maisons et, me semblait-il, s’étendait aussi loin que la vue portait depuis le sommet du château d’eau. Mais je ne pouvais pas l’affirmer, car je n’étais jamais monté sur le château d’eau.

C’était une herbe mystérieuse.

Je pouvais marcher une heure sans rencontrer autre chose que ces herbes qui me dépassaient d’un demi mètre en hauteur, mais laissaient entrer la lumière du soleil, de sorte qu’il n’y avait rien d’effrayant à y marcher, même sur un kilomètre à l’intérieur.

Une rivière verte et silencieuse, Hubert Mingarelli, éd. du Seuil, 1999

Le pudique Charles Juliet révélé par son récit initiatique L’année de l’éveil porté au cinéma par Gérard Corbiau et dont le Journal (7 tomes à ce jour) chez POL est une des plus puissantes œuvres autobiographiques de la fin du 20ième siècle, Charles Juliet que l’on peut croiser se promenant dans Lyon.

« Les mots sont d’un emploi si facile que je les tiens en grande défiance. On peut en effet écrire les pires inepties sans qu’il y ait de sanction immédiate. »

Charles Juliet, Accueils, Journal IV, page 204

Remarquez au rez-de-chaussée de ce mur en trompe-l’œil trois boutiques et le facteur dans le porche. Juste à côté, une boîte aux lettres PTT, une vraie ! Et devant le mur, une chouette station Vélo’v.

Si vous avez envie de prendre un verre, vous avez l’embarras du choix avec des bars très sympas dans un rayon de 50 mètres et pas en trompe-l’oeil :

  • Ké de la Pêcherie, anciennement bar de la Pêcherie, magnifiquement placé face au mur peint, 1 Rue de la Platière
  • Le Broc’bar, avec une salle et une terrasse ombragée absolument formidables, un peu en retrait du quai, 20 Rue Lanterne

Les bouquinistes des quais de Saône

On traverse la rue pour aller sur le quai. Le week-end, on profite des bouquinistes installés là. Parmi le tout-venant quelques perles et aussi quelques personnages, nous vous conseillons celui qui est à l’extrémité sud, gouailleur et passionné de littérature contemporaine. Nous avons déniché chez ces bouquinistes des trésors : entre autres l’intégrale de Katerine Mansfield. Ça vaut le coup d’y passer un moment avant de descendre le quai vers le sud.

C’est à cet endroit entre la rue et le parking Saint-Antoine qu’il y a chaque mois de décembre le marché aux sapins. Odeurs d’épicéas et de Douglass garanties. Et également quelques scènes France profonde avec les fournisseurs de sapins ou certains acheteurs. Ca vaut le coup de se balader avec son appareil photo et son appareil olfactif.

On va jusqu’au pont Maréchal Juin pour traverser la Saône. Mais pourquoi donc tant de ponts lyonnais portent-ils des noms de militaires ? Nous pourrions en discuter lors d’une visite ensemble. Traversez avec prudence (les deux virages au bout du pont sont dangereux) et remontez au nord de l’autre côté, sous les platanes. C’est ici que chaque dimanche matin a lieu le marché de la création, essentiellement des artistes peintres qui exposent et vendent leurs tableaux. Les mauvais esprits raillent ces productions. N’empêche que le marché existe depuis des années et connaît un franc succès.

Mur peint de la cour des Loges

Le mur de la Cour des Loges
Le mur de la Cour des Loges

Nous voici vers la terrasse du bar le Rocambol. Vue sur la place et le palais du Change et, de l’autre côté de la Saône, l’église Saint-Nizier. Il manque aujourd’hui à cette perspective le pont du Change qui de 1020 à 1846 reliait les deux rives . Reconstruit après cette date, il a été détruit en 1976. Plus de pont aujourd’hui. On peut voir à quoi il ressemblait sur une reconstitution en ligne de l’ARIA un labo de recherche en architecture.

Depuis la terrasse, on a face à soi le mur peint de la cour des Loges. Ce mur est très habilement fait et si l’on n’est pas prévenu qu’il s’agit d’un trompe-l’oeil, on a toute chance de se … tromper et de croire qu’il s’agit d’un véritable échafaudage. S’y ajoute une mise en abîme qui piège le cerveau (le droit, le gauche ?) : cette bâche est-elle réelle ?

Au pied de ce mur, le glacier Nardone réputé à Lyon. L’été, c’est bondé. On vient là en famille s’offrir un plaisir partagé.

Deux bars que nous aimons :

  • Les Berthom, en contrebas de la petite place, un bar à vraies bières qu’on aime (les bières et le bar) avec une petite terrasse l’été et une salle gothique.
  • Le Rocambol avec sa belle terrasse.

Passerelle Saint-Vincent

On remonte ensuite le quai jusqu’à la passerelle Saint-Vincent, l’une des quatre passerelles sur la Saône. En traversant, on s’arrête au milieu pour profiter de la vue au nord sur un des plus beaux virages du fleuve et, côté Vieux Lyon, sur les belles façades du quai.

Si vous avez une petite faim, ne ratez pas la boulangerie en face de la passerelle. On s’y sent bien, comme dans un cocon, enveloppé dans des sensations et des parfums bien français. De l’autre côté des baguettes, flûtes et ficelles, vous arrivez au plus connu (avec le mur peint des Canuts à Croix-Rousse) des murs peints de Lyon  :

Mur des Lyonnais

(voir photo en haut de cette page)

Avec le mur peint des Canuts, c’est une des fresques à voir absolument à Lyon.

31 célébrités lyonnaises sont représentées là, sur 800 m² ! Oui, Madame, Monsieur, huit cent mètres carrés !

La liste des 31 lyonnais célèbres du mur
La liste des 31 lyonnais célèbres du mur

On vous les a mises ici pour que vous n’ayez pas à faire l’aller-retour entre la plaque qui les liste et le trottoir opposé où les contempler avec assez de recul. Parmi ces 31 :

  • Saint Blandine, la martyre ;
  • L’empereur Claude ;
  • Antoine-Marie Ampère, à qui l’électricité doit beaucoup,
  • Laurent Mourguet et surtout sa création : Guignol !
  • Antoine de Saint-Exupéry, mondialement connu pour Le Petit prince, auteur de Courrier Sud, Citadelle, Vol de nuit, Terre des hommes, pilote de l’Aéropostale vers l’Amérique du sud et disparu en mer pendant la deuxième guerre mondiale pendant un vol de reconnaissance ;
  • Les frères Lumière, industriels dont la contribution à la photographie puis le cinéma ont été déterminantes,
  • les populaires Bernard Pivot, abbé Pierre, Bernard Lacombe
  • Paul Bocuse, le grand chef lyonnais,
  • Frédéric Dard, le prolifique et gouailleur auteur de San Antonio, attablé au Pot Beaujolais, près de Bocuse
  • Bertrand Tavernier, à l’angle de la caméra, avec sa caméra, qui a notamment tourné à Lyon, L’horloger de Saint-Paul, et à qui ont doit de très nombreux films, Le Juge et l’Assassin, Coup de torchon, Capitaine Conan… Bertrand Tavernier toujours investi à Lyon et notamment président de l’Institut Lumière.
Trompe l'oeil en face du Mur des Lyonnais
Trompe l’oeil en face du mur des Lyonnais

Observez bien la fresque ! Vous remarquerez des effets saisissants de trompe l’œil. Par exemple les ombres des balcons. Ou un léger effet de cette brume qui monte aux matins d’automne de la Saône.

À l’opposé, angle rue Pareille et rue de la Martinière, on a un mur peint beaucoup plus discret. Il joue si bien du trompe-l’oeil qu’on ne le découvrirait pas si, à l’une de ses fenêtres, au premier étage, il n’y avait un personnage anachronique. Regardez tout en haut, au dernier étage, le chat à la fenêtre. Jouez à distinguer le vrai du faux.

Notre partenaire visitelyon.fr vous propose une magnifique GALERIE PHOTO de la fresque des lyonnais.

Mur peint Tony Tollet

La plupart des visiteurs du mur des lyonnais le rate ! Alors qu’il est juste en face, dans la rue Pareille.  C’est le plus récent des 4, inauguré en 2012, une création de plus de l’association Cité Création. Le making off est ici, nous vous le conseillons. Il est consacré à Tony Tollet, peintre lyonnais qui fut élève d’Ingres et prix de Rome en 1885.

Mur peint fresque hommage au peintre Tony Tollet
Mur peint fresque hommage au peintre Tony Tollet

Prolongation de la visite

On peut prolonger cette boucle par une charmante balade à flanc de colline de Croix-Rousse. Qui de plus offrira un point de vue inhabituel sur Lyon.

Continuez le quai Saint-Vincent jusqu’au passage Gouin. Au bout, prenez l’escalier. Vous allez monter en lacets à travers un jardin jusqu’à la place de Rouville.

Point de vue place Rouville

Vue depuis place Rouvile Lyon

Étonnante vue sur Lyon, de l’Opéra à Fourvière en passant par la « skyline » de la Part-Dieu.

Fresque vinyls de Keza place Rouville

Remarquable fresque street-art d’oiseaux chantournés dans des vinyles de Kesa, depuis 2014, qui récompense de l’effort d’être monté jusqu’ici. Elle est sur le mur qui fait l’angle avec le parapet.

Voir notre parcours street-art des pentes de Croix-Rousse et notre visite guidée du street-art à Lyon.

Escalier coloré Prunelle

Escalier coloré rue Prunelle, photo 2018
Escalier coloré rue Prunelle, photo 2018

L’escalier coloré de la rue Prunelle tient des murs peints et du street-art. C’est l’un de ces nombreux escaliers à flanc de colline dont on ne sait s’ils sont traboule ou rue. Il a été colorisé par des habitants du quartier avec Genaro Lopez, un directeur artistique, et l’aide d’une société de peinture dont le nom commence par Z.

Fresque végétale lumière

Mur de la Clinique Saint-Charles, rue de l’Annonciade, Lyon 1er

On descend la rue de l’Annonciade.

Fresque doublement zen sur le mur de la clinique. De par les photos paysagères world de Yann-Artus Bertrand. De par sa végétalisation. Fresque donc purement décorative, sans vocation identitaire ou historique. Son origine est presque paradoxale. Les propriétaires de la clinique, les Sœurs de la Congrégation Saint-Charles, lassées du tagage récurrent de ce mur, ce qui est courant des pentes, se sont adressées à la mairie qui à son tour s’est adressée à CitéCréation. Le caractère encaissé du lieu commandait une mise en lumière et ça tombait bien, c’est une spécialité de la ville. Les valeurs et les engagements des sœurs portaient sur le durable, CitéCréation a mis ce côté végétal et Yann-Artus. Depuis, finis les tags.

On peut terminer cette balade par exemple à la terrasse du glacier de la place Sathonay.

Belle découverte des murs peints des quais de Saône et des pentes.